Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)
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260 NOTE SUR L'EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE VERTICALE
dière n° 5 ; elle était entr'ouverte, mais comme le petit
AUX FORGES DE MARNA VAL (HAUTE-MARNE).
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bries, c'est-à-dire plus de 65 fois plus de calories que dans
volant qui servait à la manoeuvrer avait été brisé et la tige faussée, on ne peut à la rigueur dire qu'elle était
le premier cas. En d'autres termes, le résultat final de l'explosion se traduit., dans le premier cas par 81 mètres
entr'ouverte avant l'explosion ; toutefois, nous le croyons. Il y a enfin un autre motif qui ne nous permet pas d'admettre le défaut d'alimentation : c'est l'énormité des projections et des dégâts causés. Quand une chaudière sous feu ne renferme pour ainsi dire que de la vapeur, la tôle rougit rapidement, et la moindre projection d'eau froide suffit pour faire fendre la tôle, non pas par suite d'une aug-
cubes de vapeur à i atmosphère, et dans le secund cas par o mètres cubes d'eau à too degrés et près de 2 700 mètres cubes de vapeur à une atmosphère. Ces calculs ne sont qu'approximatifs, mais ils suffisent néanmoins pour faire voir la grande différence : dans un cas de la vapeur qui se
mentation brusque de pression, mais bien par suite du contact de l'eau froide avec la tôle rougie. La vapeur contenue dans la chaudière s'échappe, mais elle cause rare-
bouillante entraînée. En résumé, en l'absence de toute preuve, et en présence des énormes dégâts matériels causés par l'explosion, nous
dilatation brusque, qu'une véritable explosion, terme qu'il
mentée.
ment de grands dégâts ; c'est plutôt une détente, une
faudrait conserver pour les solides et liquides qui se
transforment brusquement en vapeurs ou gaz, ou pour les
gaz dans lesquels il se produit des réactions chimiques. La vapeur n'est pas explosive par sa nature ; elle se détend plus ou moins brusquement, elle brûle ce qu'elle rencontre sur son passage parce qu'elle contient beaucoup de chaleur latente, mais cause rarement de grands dégâts matériels, comme l'attestent plusieurs accidents que nous avons connus. Il en est tout autrement quand, dans une. chaudière, il se trouve à la fois de la vapeur et de l'eau à haute. température. Pour s'en rendre compte, il suffit de rechercher la quantité de calories qui est en jeu dans l'un et l'autre cas. En supposant la chaudière n° 5 pleine de
vapeur à 51,75, on a, pour le nombre de calories
48,i4>< 656,5o 51.604 calories. Supposant la chaudière pleine d'eau jusqu'à 2m,5o au-dessous du sommet et le reste rempli de vapeur à 51,75, et l'eau étant à la température de 165°, on aura, pour le nombre de calories,
en admettant que l'eau ne renferme pas de bulles de vapeur: 11.875>< 165 8,02 x 656,50, 1.984.64o ca-
détend plus ou moins brusquement, et dans l'autre une énorme production de vapeur instantanément et de l'eau
ne pouvons admettre que la 'chaudière n'était pas aliSi on examine le plan de l'usine (Pl. VII,
fig.
3, sur
lequel sont indiqués les endroits où sont venus tomber les débris de la chaudière, on remarque qu'aucun des morceaux n'a été projeté vers le nord; le morceau H, au moment de la projection, faisait partie du morceau F, et ce n'est que quand ce dernier est tombé sur la bâche d'eau froide, que la feuille H en a été détachée par le choc, que l'indique sa cassure, et est venue tomber en H. Il y a d'ailleurs d'autres feuilles qui portent des fissures et même des trous qui se sont produits au moment où la masse projetée est venue s'abattre sur des corps durs, tels que les rails, les bâches ou les armatures des fours. Il est donc probable que la fi-sure initiale de la tôle a eu lieu dans la partie nord de la chaudière. Nous avons dit plus haut que dans le bas de la chaudière on apercevait, dans la tôle, des coups de feu aux endroits où la flamme sortant des fours vient frapper la chaudière (points a et p de la fig. 2). Ces coups de feu ne sont pas produits pour la première fois sans doute, puisqu'on a été obligé de placer des morceaux de tôle à ces endroits, et notamment en 882 lowe IV, 1883.
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