Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)

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NOTE SUR L'EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE VERTICALE

fait suivre ces fours de chaudières horizontales, et pour celles-ci les inconvénients signalés ci-dessus sont bien moindres que pour les verticales, d'un côté parce que la flamme arrive toujours tangentiellement à la surface de la chaudière et des bouilleurs, et d'un autre côté, parce que, entre le four et celle-ci, se trouve une espèce de chambre qui sert de régulateur. Nous croyons qu'a Marnaval il y a bien peu de chaudières verticales placées dans les conditions du n° 5, qui n'aient des pièces rapportées à l'endroit du coup de feu, lesquelles doivent être remplacées fréquemment. Lors de l'accident, sur les trois fours qui entouraient la chaudière n° 5, deux seulement étaient en feu, le four

double n° 15 et le four simple n° 14; cette circonstance a-t-elle pu faciliter ou favoriser l'explosion? nous ne pouvons l'affirmer ; car sous le rapport de la transmission de la chaleur dans la tôle, cette chaudière se trouvait dans les mêmes conditions qu'une chaudière horizontale ordinaire,

dont on ne chauffe que les 2/5 de la surface, et cela n'a aucun inconvénient ; d'ailleurs, à Marnaval, les carneaux des fours 14 et 15 n'étaient séparés par une cloison que sur une hauteur de 2m,50 à partir du fond, c'est-à-dire dépassant les rampants de mètre seulement environ. L'explosion de Marnaval n'est pas la première de ce genre; il y a eu des explosions de chaudières verticales 1

chauffées par les flammes des fours, notamment aux forges de Clairvaux (Aube) en 1875, et aux forges de Commentry en 1874, qui ont eu des suites presque aussi désastreuses que celles de Marnaval. L'Administration des Mines, émue de ces graves acci

dents, a provoqué une enquête dont les résultats ont été transmis à la Commission centrale des machines à vapeur, qui a fait insérer dans les Annales des Mines (tome XIV, 4e livraison de 1878), le rapport fait sur cette question par M. Hanet-Cléry, et dont la Commission a adopté les conclusions.

AUX FORGES DE MARNAVAL (HAUTE-MARNE).

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De ces conclusions nous citerons ici seulement les suivantes 10 Protection des parties des chaudières situées en face du rampant, par l'établissement d'un revêtement en maçonnerie réfractaire éloigné de 8 à io centimètres au moins de la surface des tôles; 2° Des réparations convenablement exécutées et bien surveillées, en évitant de procéder par petites pièces rapportées. Si ces sages conseils avaient été suivis à Marnaval, nous sommes convaincu que l'explosion eût été évitée, car ce n'est pas, à notre avis, à un défaut de surveillance qu'est dû l'accident, mais bien à une installation et à un état de choses défectueux; nous avons indiqué plus haut les trois causes principales qui ont amené l'explosion ; en remplaçant d'un côté en entier, en 1882, la feuille du coup de feu qui avait été altérée, au lieu d'y rapporter une petite pièce, et en construisant, d'un autre côté, le mur de défense, on faisait disparaître ou on atténuait autant que possible les dangers signalés. A la suite de l'accident de Mai-naval, l'Administration examinera s'il ne convient pas de transformer en prescriptions obligatoires les mesures indiquées ci-dessus par la Commission centrale des machines à vapeur : 10 remplacement de la feuille entière du coup de feu quand celle-ci est altérée en partie seulement; 20 construction d'un mur de défense entre le four et la chaudière, ce mur dépassant d'un mètre environ le rampant du four. Comme à Marna.val les chaudières verticales sont toutes chauffées par deux ou trois fours, il serait préférable d'entourer la chaudière d'une tourelle. D'un autre côté, comme,

malgré la tourelle, la tôle doit, dans chaque visite de quinzaine au moins, être visitée à l'endroit des coups de feu comme ailleurs, l'intervalle entre la tôle de la chaudière et la tourelle devrait donc être de om,5o environ, à moins qu'à chaque visite on ne démolisse en partie cette