Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)
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272 RAPPORT SUR L'EXPLOSION D'UN CUVIER A LESSIVE
Ces fibres ligneuses n'avaient pu que se détacher d'un châssis en bois sur lequel est posé le barboteur ; l'expérience a démontré que sous l'action de la lessive bouillante, le bois se désagrège. Il était difficile de prévoir qu'un fragment provenant de la désagrégation progressive du châssis, aurait la forme et le volume précisément convenables pour être arrêté dans le tuyau de jetée et y produire une obstruction assez forte pour amener une explosion. L'emploi du bois sera désormais proscrit. D'après M. Perrin, c'est la seule suite que paraisse comporter cet accident, puisque l'appareil n'était pas soumis aux pres-
criptions du décret du 3o avril 188o, et qu'il n'y a eu
'aucune contravention à relever. L'ingénieur en chef reconnaît que l'appareil n'est pas destiné à supporter une pression notable, et que, comme tel, il n'est pas atteint par le titre V du décret du 3o avril 1880. L'événement a prouvé cependant qu'il peut se produire une pression dangereuse. Pour parer à cette éven-
tualité, le récipient devra porter une soupape chargée
pour la pression de Ok,20 au plus ; cette soupape pourra être posée sur le tuyau d'arrivée de vapeur. Moyennant cette précaution, il ne pourra en aucun cas se produire une pression notable, et l'appareil ne sera pas atteint par le règlement. Votre rapporteur reproduit ces conclusions et a l'honneur de proposer l'avis suivant : « tin récipient de vapeur, placé sous un cuvier et communiquant à l'air libre par le tuyau ascensionnel de la lessive, a été soumis accidentellement à une pression considérable et a fait explosion. Un tampon de fibres de bois s'était introduit dans le tuyau d'ascension, et avait permis à la vapeur d'atteindre une pression voisine de celle des générateurs. On évitera le retour d'un pareil accident, en posant sur le récipient ou sur le tuyau d'arrivée de vapeur une soupape de sûreté, dont la charge sera à peine supé-
DANS UNE BLANCHISSERIE A PARIS.
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rieure à celle de la colonne d'eau qui se forme dans le tuyau d'ascension, et qui ne pourra pas dépasser Ok,2.00 par centimètre carré. De cette manière, le récipient sera
en communication avec l'atmosphère par des moyens excluant une pression effective notable, soit par le tuyau d'ascension, soit, en cas d'obstruction de ce tuyau, par la soupape de sûreté. Si rare que soit cette obstruction, il faut en supposer la production et en conjurer l'effet. « A raison du grand nombre d'appareils de ce système employés dans les blanchisseries, il y lieu d'insérer une relation de l'accident et l'avis de la Commission dans les
Annales des Mines et dans les Annales des Ponts et Chaussées. » Avis de la Commission centrale des machines à vapeur.
La Commission, après avoir entendu l'exposé, les observations et les conclusions qui précèdent et en avoir délibéré, adopte l'avis proposé par le rapporteur. Le Président, Le Secrétaire, CLÉRAULT.
JACQUOT.