Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)
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COMBUSTION DES MÉLANGES GAZEUX.
que l'addition, à des mélanges combustibles, d'une quantité plus ou moins grande d'azote ne modifie que peu ou point la température d'inflammation, nous nous croyons en droit d'admettre que la température de 6500 doit être considérée comme représentant, au moins à très peu près, la température d'inflammation des mélanges de fortnène et d'air, ou, ce qui est la même chose, de grisou et d'air. Le retard à l'inflammation ne représente pas, comme on pourrait le croire, le temps nécessaire à l'échauffement des gaz, car ce temps ne doit pas dépasser quelques centièmes de seconde dans nos appareils, et d'ailleurs l'hydrogène et l'oxyde de carbone ne donnent dans les mêmes circonstances aucun retard appréciable. Nous ne voyons à ce singulier phénomène qu'une explication plausible, c'est que la combinaison du formène et de l'oxygène ne se fait pas directement sous l'influence d'une élévation de température, mais ne se produit qu'à l'aide d'une série de réactions mutuelles dont la vitesse, d'abord lente, devient subitement très considérable lorsque les produits de ces réactions se sont formés en quantité suffisamment grande. La combustion du formène serait ainsi analogue à celle de l'oxyde de carbone. D'après M. H. B. Dixon (*), ce gaz ne se combinerait pas directement à l'oxygène, sous l'influence de l'étincelle électrique, lorsque les gaz sont parfaitement secs. La combustion exigerait la présence d'une faible quantité de vapeur d'eau. L'oxyde de carbone réagirait alors sur l'eau pour se transformer en acide carbonique, l'hydrogène mis en liberté reformant de l'eau. L'additon au mélange explosif d'un gaz inerte tel que l'azote nécessiterait une plus grande quantité de vapeur d'eau pour déterminer l'explosion. Il pourrait en être de inêtne pour le formène, avec cette (*) Bull. de lu Soc. dant. 39, 209 (1883). Extrait.
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TEMPÉRATURES D'INFLAMMATION.
différence que la quantité de vapeur d'eau existant dans le mélange gazeux à la température ordinaire serait toujours
insuffisante pour que la combustion vive prît immédiatement naissance. La combustion se ferait d'abord lentement, mais comme elle accroîtrait sans cesse, à cause de la nature du gaz combustible, la quantité de vapeur d'eau, il arriverait un moment où la combustion vive prendrait naissance. Ce moment se ferait d'autant plus attendre, et le
retard à l'inflammation serait d'autant plus considérable que la quantité de vapeur d'eau nécessaire pour produire la combustion vive serait plus grande. Par analogie avec ce qui a lieu 'pour l'oxyde de carbone, on devrait alors admettre que l'addition d'azote augmenterait le retard à l'inflammation, et nous avons vu en effet que ce retard est beaucoup plus grand pour les mélanges de formène et d'air que pour ceux de formène et d'oxygène. Quoiqu'il en soit de cette explication, que nous ne proposons qu'avec réserve, faute d'avoir pu en vérifier expé-
rimentalement l'exactitude, l'existence du retard à l'inflammation pour les mélanges dans lesquels le formène est le gaz combustible, est incontestable. Ce retard donne immédiatement la raison de ce fait, observé par Davy, et d'où l'on a déduit la température d'inflammation généralement admise pour le formène, qu'une barre de fer rouge, à une température bien supérieure à 6500, plongée dans à mélange de grisou et d'air, ne suffit pas à l'enflammer.
La tranche gazeuse, immédiatement en contact avec la barre de fer, se met bien en équilinre de température. avec elle; mais par suite de son échauffement elle diminue de
densité, s'élève et va se mêler de nouveau au reste de la masse gazeuse qui la refroidit immédiatement. La fraction de seconde pendant laquelle elle a été chauffée a été insuffisante pour provoquer son inflammation. Si cette explication est la vraie, tout artifice s'opposant à la circulation du gai doit rendre l'inflammation possible. Tome IV, 1883.
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