Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)

COMBUSTION DES MÉLANGES GAZEUX.

VITESSE DE PROPAGATION.

talliques destinées à empêcher l'inflammation de se propager jusqu'au réservoir renfermant le mélange gazeux. C'était le cas, par exemple, de l'ancien chalumeau à gaz tonnant avec lequel on brûlait un mélange préparé à l'avance d'hydrogène et d'oxygène. Nous avons fait nousmêmes dans nos expériences un usage continuel des toiles métalliques. Les quelques considérations qui vont suivre ne sont donc pas d'ordre exclusivement théorique, ce sont surtout des résultats de notre expérience personnelle.

Pour obtenir d'une toile métallique la plus grande sécurité possible, il faut la disposer de façon que le rapport de sa surface au volume du mélange combustible avec lequel

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Le fait principal à connaître dans l'emploi des toiles métalliques, est que, quelles que soient les précautions prises,

elles se laissent toujours un jour ou l'autre traverser par la flamme, et souvent sans qu'il soit possible de préciser la cause qui a occasionné cet accident, ni par suite de pren-

dre les précautions voulues pour éviter son retour. Cependant dans la majorité des cas le passage de la flamme résulte de la compression occasionnée par l'écoulement des gaz brûlés qui amène le refoulement des gaz non brûlés à travers la toile métallique, circonstance la plus désastreuse au point de vue de la sécurité des toiles. Cette compression anormale résulte tantôt d'une obstruction in volontaire des orifices d'écoulement, tantôt d'une agitation accidentelle du gaz

qui amène une augmentation de la vitesse de propagation, et par suite du volume des gaz brûlés dans l'unité de temps. On augmente la sécurité des toiles en les superposant ; cela revient à augmenter leur épaisseur ; on se rapproche des tubes d'une longueur finie et on diminue considérablement l'effet de la vitesse du gaz. En laissant, au contraire, un certain intervalle entre les toiles, on perd tout le bénéfice de l'augmentation de leur nombre. Quand la première est traversée toutes les autres le sont aussi. Les gaz brûlés après le passage de la première toile, éprouvent un accroissement de résistance qui augmente le refoulement en arrière, et par suite favorise le passage de la flamme à travers les secondes toiles.

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elle est en contact soit le plus grand possible, et ménager aux gaz brûlés des orifices de sortie considérables enfin ces précautions prises, il ne faut pas oublier qu'un jour ou l'autre la flamme réussira à traverser cette toile Métallique. Les mélanges les plus explosifs avec lesquels nous avons

employé les toiles métalliques sont ceux de gaz d'éclai-

rage et d'air, dont la vitesse maxima est de 1",2o par

exemple. En voyant la facilité avec laquelle ils arrivaient à traverser nos toiles métalliques, qui étaient celles que l'on emploie pour les tamis des lampes, c'est-à-dire faites avec du fil de fer ayant 144 mailles au centimètre carré, nous n'avons pas jugé prudent d'en faire l'expérience avec des mélanges plus rapides ; nous employions toujours pour ceux-là un joint hydraulique, c'est-à-dire que nous faisions dégager le mélange gazeux bulle à bulle à travers une certaine épaisseur d'eau. Enfin nous considérons qu'il est impossible d'arrêter

avec une chance de sécurité quelconque la flamme des mélanges détonants formés par l'oxygène. Nous ne ferons d'exception que pour celui qu'il forme avec l'oxyde de carbone, dont la vitesse de propagation est relativement très lente, soit 2 mètres par seconde. Les autres mélanges traversent en effet sans difficulté des' tubes en cuivre de /4

de millimètre de diamètre et 2 mètres de long, c'est-àdire douze fois plus étroits que ceux qui arrêtent complè-

tement la flamme des mélanges les plus explosifs de grisou et d'air. Il faudrait donc employer avec ces mélanges des toiles dont les mailles seraient certainement beaucoup plus de douze fois plus petites que celles que l'on emploie dans

les lampes de sûreté., dont la sécurité elle-même n'est pas absolue.