Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)
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COMBUSTION DES MÉLANGES GAZEUX.
TEMPÉRATURES DE COMBUSTION.
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M. VICAIRE (*), dans une savante dissertation sur les lois
M. CROVA (*), par des recherches optiques sur l'inten-
de la dissociation à propos des expériences de M. Bunsen, fit voir que la singulière conclusion de l'illustre savant ne pouvait être admise et n'était point, en tout cas, suffisamment appuyée sur les résultats de ses expériences. M. BERTHELOT (**) critiqua à un autre point de vue les conclusions de M. Bunsen, en faisant remarquer que rien ne prouvait la constance, avec la température, des chaleurs spécifiques des gaz ; tout au moins de ceux, comme l'acide
sité des radiations lumineuses des flammes, est arrivé à comparer entre elles ces intensités et à déterminer ainsi,
carbonique, pour lesquels les expériences de Regnault montraient, entre 00 et 2000, un accroissement notable. Si cette constance n'avait pas lieu, il y avait en réalité, dans
les deux équations (2) et (3), non pas deux inconnues k et T, mais cinq, k, T, c, c', c, que l'observation de la pression II était tout à fait insuffisante à déterminer. M. HENRI SAINTE-CLAIRE DEVILLE, auquel la science est
redevable de découvertes si capitales au sujet de la combustion des gaz et qui, le premier, a posé le principe de la dissociation, avait, avant Bunsen, essayé de mesurer la température de combustion de quelques mélanges gazeux, entre autres du mélange tonnant d'hydrogène et d'oxygène (***). Il plongeait dans la flamme produite par ce mélange, au milieu de vases de chaux peu conducteurs, des masses de platine ou d'iridium fondus, versait ensuite ces masses dans l'eau et observait l'élévation de température de l'eau. Malheureusement les données sur lesquelles on est obligé de s'appuyer, telles
que la chaleur latente de fusion de platine, et la chaleur spécifique de ce métal au-dessus de 2.000', sont très incertaines. L'illustre savant avait été conduit ainsi au chiffre de 2.5oo° pour la température de combustion à pression constante du mélange tonnant H' + O. (*) Ann. chim. el phys. (4), 19. 1870.
Ann. sc. de l'Ec. norm. sup.
("1 Leçons sur les dissociations.
1864.
pour les différentes flammes, des températures qu'il appelle
optiques et qui n'ont d'ailleurs aucun rapport bien défini avec les températures mesurées sur le thermomètre à air. li a cru cependant pouvoir fixer à 1.900° la flamme d'une lampe modérateur alimentée par l'huile de colza. De son côté M. ROSSETTI (**), aussi par des mesures opti -
ques, crut pouvoir fixer à 1.5000 la température de la couche extérieure bleue d'une flamme en papillon, et à 1.15o* celle de la couche intérieure blanche. Ces mesures, quand même on admettrait. qu'elles sont susceptibles d'une grande précision, ne donnent point la température de combustion d'un mélange gazeux donné, mais seulement la température de la partie la plus chaude -de la flamme qui, d'après ce que nous avons dit dans une autre partie de ce travail, doit être à une température plus élevée que celle de combustion, puisque la température de la zone en combustion est à peu près égale à la somme de la température d'inflammation et de celle de combustion. Nos propres expériences sur les températures de combustion ont été faites dans le courant des années 188o et 188i. Un compte rendu sommaire, contenant l'énoncé de nos principaux résultats en fut donné, à la fin de cette dernière année, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences ("1, et ensuite, presque sans modifications, dans divers autres Recueils (*s"). Depuis cette époque, M. VIEILLE (*****) a fait connaître les (*) Ann. de ch. et de phys. (5), 19, p. 472.1880. (**) ...Inn. chim. et phys. (5), 18, p. 457. 1879. (***) Comptes rendus, 5, 12,19 décembre 1881. (****) Séances de la Société de physique, 2 décembre 1881; Journal de phys., 1882; Bull. Soc. chim., 1883. (*****) Comptes rendus, XCVI, 23 avril, 16 mai 1883.