Annales des Mines (1883, série 8, volume 4)
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NOTE SUR UN ACCIDENT SURVENU LE 12 JANVIER 1883
taille, coïncidant avec le débourrage du coup, ne se soutient pas davantage. M. l'ingénieur des mines Laurans a, pour la
contrôler, fait pousser l'avancement de la remonte, sans employer la poudre, jusqu'au delà du fend du trou, en même temps qu'on creusait le toit en forme de cloche, pour recevoir le gaz capable de se dégager. On n'en a pas aperçu pendant ce travail, qui a été suivi avec le plus grand soin,
et le massif a été trouvé très sain et dénué de cavités ou d'accidents d'où aurait pu s'échapper un dégagement instantané. Toute explication basée sur la présence du grisou étant écartée, on se trouve en présence de la suivante. Le coup de mine, fortement chargé et percé dans un charbon très dur, a fait canon ; les gaz de la poudre, ainsi
que ceux produits par l'inflammation du bourrage, ont formé un cône de projection qui est venu frapper contre la
paroi d'en face du niveau, pour rebondir vers le Nord, à cause de sa direction oblique et de la faible vitesse du courant d'air (o-,5o à o-,6o). Au moment où le jet de
flamme arrivait dans le niveau, il a dû se produire un tourbillon qui a soulevé les poussières assez abondantes de la sole et leur a permis de s'enflammer plus ou moins.
Il est à noter que cette région de la mine est poussiéreuse, chaude et très sèche. A l'appui de cette manière de voir, on peut citer une expérience faite par MM. les ingénieurs de la mine quelque temps après l'accident. Un coup de mine, percé dans la paroi d'une galerie au rocher (grès dur), chargé de 375 grammes de poudre et bourré avec du poussier pris dans le chantier de l'accident, a fait canon et s'est réfléchi contre la paroi opposée, les gaz et les matières entraînées suivant un chemin tout à fait semblable à celui qui avait été suivi par le jet de flamme du 12 juillet, ainsi qu'on s'en est assuré à l'aide de témoins en papier. L'accident qui vient d'être relaté est une preuve de plus
AU PUITS DES ROSIERS.
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de ce fait déjà connu, que les flammes d'un coup de mine peuvent, en présence de poussières de charbon, s'étendre à une distance assez considérable ; dans le cas présent occupe, elles ont parcouru 8 mètres dans la remonte et 12 mètres au moins dans le niveau avec un changement brusque de direction. Afin d'éviter le renouvellement d'accidents de personnes dus à une étendue pareille des flammes, il a été convenu avec les ingénieurs de la mine qu'ils prendraient à l'avenir les mesures ci-après 1° Éviter les charges de poudre trop fortes, ainsi que les bourrages charbonneux 20 Faire retirer les ouvriers dans le niveau, à une trentaine de mètres de distance au moins, au moment de l'allumage des coups. L'arrosage présente des difficultés pratiques à cause
desquelles on n'a pas cru devoir le recommander, en l'absence du grisou.