Annales des Mines (1884, série 8, volume 5)
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DU LANCASHIRE.
MÉMOIRE SUR LE BASSIN HOUILLER
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soit qu'elle fût avariée, soit que, sous l'influence du courant d'air, la flamme fût sortie du tamis. Aussitôt après
l'explosion, le sauvetage, rendu très périlleux par les incendies qu'avait allumés le grisou, et par les éboulements, commença. On se servit avec succès des extinc-
teurs dont l'usage est si répandu en Angleterre,
et
on parvint à retirer tous les mineurs encore vivants : 43 avaient été tués sur le coup et 5 moururent de leurs blessures. M. Hall estime que le manager n'a rien à se reprocher
et que les diverses recommandations étaient mises en pratique. Il attribue la catastrophe à l'emploi des lampes Davy, et demande qu'on les remplace par des lampes Mueseler. Après une enquête fort longue, le jury rendit enfin son verdict et exprima l'opinion qu'il y avait eu de grands relâchements dans les précautions à prendre pour rallumer et fermer les lampes, que l'aérage était d'ailleurs suffisant, mais qu'il convenait de substituer les cloisons en briques aux barrages en toile goudronnée. La statistique précédente accuse 1 homme tué pour 361.
En Angleterre la proportion est de 1 pour 587. Enfin on compte : dans le Lancashire 1 homme tué pour 110.181
tonnes de houille extraites, en Angleterre 1 homme tué pour 132.948 tonnes de houille extraites.
La proportion des tués est donc plus forte dans le Lancashire que dans le reste de l'Angleterre. CONCLUSION.
Je crois inutile de répéter ici les caractères des exploitations du Lancashire ; j'ai assez insisté sur la grandeur et parfois le luxe des installations ; mais, quelle qu'en
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soit la magnificence, on peut dire qu'elle n'a jamais pour
but la satisfaction de la vanité ou le plaisir des yeux. Tout est calculé pour utiliser le mieux possible les richesses naturelles contenues dans le sol. Je terminerai simplement en examinant une question capitale pour les charbonnages du Lancashire, et qui intéresse d'ailleurs tonte l'Angleterre. Combien durera encore l'exploitation des mines du Lancashire? M. Hall a répondu à cette question en laissant, de côté
dans son estimation les couches dont la puissance est inférieure à 0m,60, ou dont la profondeur excède 1.200 mètres. Il arrive aussi à un total de 4 milliards de tonnes. En partant de l'extraction actuelle qui est d'environ 20 millions de tonne, et en supposant qu'elle augmente de 200.000 tonnes par an, cette réserve ne serait pas épuisée avant 125 ans. Le résultat de M. Dickinson est encore plus favorable. Il s'arrête aussi à la profondeur de 1.200 mètres, mais il comprend toutes les couches dont la puissance est supérieure à 0'11,30. Dans ces conditions, il arrive à un total de
5.305 millions de tonnes, avec lesquelles en faisant les mêmes conventions que tout à l'heure, on pourra encore attendre 152 ans. Si avec cela l'on compte que le perfectionnement des engins mécaniques permettra d'exploiter plus tard à des profondeurs plus grandes que 1.200 mètres, on voit qu'un long avenir de prospérité est encore réservé à cette région.