Annales des Mines (1884, série 8, volume 5)
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PORPHYRES. 312
ÉTUDE SUR LES ÉRUPTIONS DU HARTZ.
de porphyre quartzifère, on exploite pour pavés un filon de mélaphyre. Ce filon a 7 mètres environ de puissance. Il est absolument vertical et tranche nettement sans les
relever en aucune manière les couches de calcaire à stringocéphales. Sur toute la largeur du dyke, la roche est homogène et d'aspect uniforme. Quant au calcaire, il est métamorphisé des deux côtés du filon, en une dolomie très cristalline ; mais je. n'ai observé nulle part de
dolomie cendreuse. L'épaisseur de la zone de contact atteint 40 centimètres. La présence d'un peu de carbonate de chaux dans le porphyre, rend assez vraisemblable l'hypothèse d'un métamorphisme par échange mutuel. Malheureusement les
filons de mélaphyre n'ont jamais une puissance assez grande pour que l'on puisse observer, à des distances différentes des épontes, des différences notables de composition. Au sud de la route de Rübeland à Elbingerode, ce même filon de Mühlenthal passe sur une petite longueur à un véritable minerai de fer ; l'élément feldspathique a à peu
près complètement disparu, et l'élément augitique hydraté par une cause inconnue s'est transformé en quartz et oxyde de fer, comme dans le minerai jaspeux lié au porphyre albitique. Je n'ai malheureusement pas pu voir ce gîte singulier et je me garde de toute réflexion à son sujet.
40 Porphyre albitique. Je ne reviendrai pas sur l'étude des conditions de gisement et d'âge de ce curieux porphyre ; j'ai été obligé de m'étendre longuement sur cette étude au chapitre précédent. Il est bien établi que ce porphyre a pris naissance au milieu de la période dévonienne, à la fin du dépôt des calcaires à stringocéphales ; qu'il s'est épanché et solidifié au fond du bassin d'Ell3ingerode ;
qu'il passe en certains endroits à une
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roche feldspathique pyritifère, et qu'il supporte presque toujours un minerai jaspeux ; enfin qu'il est recouvert, soit par les schalsteins, soit par le calcaire à rynchonella cuboïdes. Ainsi, à ne consulter que l'âge, j'aurais dû décrire ce porphyre avant tous les autres, car il leur est incontestablement antérieur. Il représente avec le porphyre vert antique de Rübeland, le facies adélogène dans la première phase éruptive du Hartz, c'est-à-dire dans la phase antérieure au granite. Ce porphyre n'est connu que d'après les travaux très
récents de M. Lossen, travaux postérieurs même à la publication de l'a carte au 76-h-o-u. Sur cette. carte, en effet,
le porphyre albitique est désigné sous le nom absolument impropre, et que rien ne justifie de syenit-porphyr. Il est représenté par des points rouges sur un fond noir.
Comme on peut le constater sur les échantillons que j'ai rapportés, cette 'roche présente le facies d'un halleflint, dont elle ne se distingue que par la présence, çà et là de petites aiguilles cristallines. Au microscope on aperçoit une foule de très petits -cristaux de quartz et d'albite nageant dans une pâte grise ou noire, absolument identique à la pâte d'un adinole ; sous la lumière polarisée, cette pâte se résout à son tour en un agrégat micro-cristallin de quartz et d'albite. La roche ne contient pas autre chose, comme minéraux constituants. La composition moyenne, d'après des analyses faites au laboratoire de l'Académie des mines à Berlin, est la suivante Silice
Acide titanique. Alumine. Sesquioxyde de fer Protoxyde de fer. Magnésie.
78,66 0,11 9,04 2,21 1,98 0,36