Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1884, série 8, volume 5)

350

ÉTUDE SUR LES ÉRUPTIONS DU HARTZ.

Au nord du Ramberg les Gneiss et micaschiste. fleckschiefer et les hornfels bruns sont peu développés, ou plutôt les hornfels bruns sont plus compacts que d'habitude. En certains points, au contact immédiat du granite, le hornfels a- perdu sa couleur primitive pour prendre une teinte gris perle ; du feldspath s'est introduit dans la masse et les plaquettes schisteuses ont l'appa-

rence du mica. C'est un véritable

gneiss. Ailleurs le

feldspath manque à peu près complètement, et l'on a un

micaschiste. Le microscope démontre la réalité de la transformation de l'argile en mica ; sous la lumière pola-

risée, les plages s'éclairent et laissent apercevoir une mosaïque régulière. Çà et là on voit encore quelques taches de matière amorphe, qui correspondent probablement, dans ces roches de haut métamorphisme, aux taches des fleckschiefer.

Ainsi le gneiss et le micaschiste, ces roches essentiellement primitives et d'origine incertaine, se retrouvent, formées en pleine époque houillère, par l'action du granite sur des schistes argileux. Sur le flanc N. du Brocken, on trouve de même un gneiss à cordiérite qui n'est qu'un premier pas du granite vers la manière d'être des hornfels. A la loupe, il présente une masse d'un vert clair, sans éclat, et un agrégat cristallin de quartz, grenat, mica noir et cordiérite. Accessoirement on y rencontre la magnétite, l'apatite et le zircon. Les hornfels voisins, au Meineckenberg, contiennent de la cordiérite. On a souvent confondu les fleckschiefer et les spilosites (roches de contact des diabases grenues). Les principales différences sont : l'absence de la chlorite dans les premiers, et la prédominance de la potasse sur la soude, tandis que dans les spilosites, ainsi que nous l'avons vu, la chlorite est le minéral principal, et que la soude l'emporte de beaucoup sur la potasse.

GRANITES.

351

Les intercalations calcaires dans les schistes de Wieda donnent des kalkhornfels de couleur grise, analogues d'aspect aux braunhornfels, mais contenant jusqu'à 20 p. 100 de chaux. Enfin les schistes calcaires donnent des bandhornfels ou hornfels zonés, qui sont aux fleckschiefer ce que les desmosites sont aux spilosites. Autour du Brocken, les zones ne sont plus aussi bien marquées, et les fleckschiefer manquent complètement, même dans les formations siluriennes. Au Rehberg, au N. de Saint-Andreasberg, où l'étude des hornfels a été faite pour la première fois, ces roches présentent une grande uniformité d'aspect. J'en ai rapporté un échantillon type, dont le facies peut être considéré comme normal. C'est une roche compacte à cassure esquilleuse, très dure, faisant feu sous le briquet. Sa couleur est très foncée, d'un noir violet. Au microscope, elle se résout en une mosaïque micro-granulitique, dont les grains de quartz s'éteignent entre les nicols. Quelques-uns de ces grains présentent une section nettement hexagonale ; on croirait voir une pâte d'elvan.

Entre le Sonnenberg et le Rehberg, dans cette pres-. qu'île de grauwacke silurienne entourée de trois côtés par le granite, les horfels présentent le même aspect ; ce qui n'a rien d'étonnant, puisque la grauwacke du Sonnenberg non modifiée offre à peu près l'aspect des schistes de Wieda. En certains points, près de la roche éruptive, les hornfels cessent d'être compacts et deviennent nette-

ment cristallins ; les petits cristaux de quartz sont visibles à l'oeil nu. De loin, la roche ressemble alors beaucoup à la grauwacke du culm ; de près, elle semble un véritable porphyre quartzifère. Porphyroïdes. C'est ici le lieu de dire un mot des porphyroïdes, ces curieuses roches que l'on rencontre aussi dans le Taunus et dans l'Ardenne, et dont le type