Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1884, série 8, volume 5)

POUR SIGNAL AUTOMOTEUR.

370 APPAREIL DE DÉCLENCHEMENT (SYSTÈME AUBINE)

NOTE SUR

L'APPAREIL DE DÉCLENCHEMENT SYSTÈME AUBINE POUR SIGNAL AUTOMOTEUR Par M. SCHLEMMER, inspecteur général des ponts et chaussées.

On se préoccupe depuis longtemps d'assurer la protection des trains entrant dans une gare, en utilisant, pour cela, l'action mécanique du train lui-même, de manière à parer au danger qui serait la conséquence d'un oubli ou d'une négligence de la part des agents. La solution du problème qui a paru, de tout temps, la

plus naturelle et la plus simple, est celle de l'emploi d'une pédale actionnée par les roues du train et produisant le déclenchement d'un contrepoids ; la chute de ce contrepoids fait tourner de 90° le disque rouge avancé de la gare et le met à l'arrêt. Cette solution serait, en effet, la plus simple, si l'action du train se réduisait au choc de la première roue venant presser sur la pédale, pour déclencher le contrepoids du signal. Mais la pédale devant revenir à sa position normale par elle-même, dès qu'elle est libre, si rien ne venait entraver son mouvement, elle serait heurtée

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violemment par toutes les roues successives d'un train en marche, circulant souvent à grande vitesse ; et comme cette pédale, destinée à produire un effet mécanique assez énergique, doit être composée de pièces résistantes formant un ensemble assez lourd, tous ces chocs successifs ne manqueraient pas d'exercer sur elle une action destructive. Il faut donc arrêter son mouvement de relèvement, immédiatement après le passage de la première roue, tout en donnant à la gare la possibilité de remettre l'appareil en service dès que besoin serait. Il faut, en outre, que l'appareil soit disposé de manière à ne point gêner la manoeuvre directe du disque par la gare, toutes les fois qu'elle aurait besoin de couvrir une manoeuvre. Il faut enfin que les agents de la gare ne soient point amenés à compter sur le fonctionnement de l'appareil automatique, pour se dispenser de manoeuvrer le disque dans les conditions prescrites par les règlements. Ils doivent ignorer si le train a été effectivement couvert automatiquement, aussitôt après son passage devant le disque. Autrement dit, la sonnerie, qui annonce à la gare que le disque est à l'arrêt, ne doit pas se faire entendre lorsque l'appareil automatique a fonc-

tionné, mais seulement lorsque les agents de la gare ont manoeuvré le levier du signal de la manière voulue pour mettre le disque à l'arrêt. Ces différentes conditions ont rendu les recherches longues et laborieuses, et ont, dans le service des Compagnies, fait écarter les essais pratiques d'appareils plus ou moins ingénieux, lorsque ceux-ci ne satisfaisaient pas, complètement, à toutes les exigences du programme ci-dessus.

Ces conditions sont aujourd'hui remplies par un appareil qui a été imaginé par M. Aubine, agent du service télégraphique de la Compagnie de ',Paris-Lyon-Méditerranée.