Annales des Mines (1884, série 8, volume 5)
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468 NOTE SUR UNE EXPLOITATION DE DIAMANTS
les espèces dominantes varient d'un point à un autre, surtout d'une rivière à une autre. Tous n'ont pas du reste la même valeur comme indice de l'existence du diamant ;
c'est ainsi que ceux auxquels, dans la région dont je m'occupe, les mineurs attachent le plus d'importance sont les feijôes (tourmaline roulée), les divers oxydes de titane, particulièrement l'anatase, les oxydes de fer, les
faxas, les siricorias , nom .donné à un ensemble de pierres transparentes ou translucides où l'on trouve l'anatase, la topaze, l'euclase, la monazite, des klaprothines transparentes, etc., etc. Dans des siricorias provenant du Ribeirào do Inferno M. Damour a signalé, à la séance du '12 juin 1884 de la Société de minéralogie, un phosphate hydraté d'alumine et de chaux dont il a fait l'analyse. D'autres formations qui semblent provenir surtout de la destruction des roches à travers lesquelles les rivières ont creusé leur lit n'ont aucune importance comme indice du diamant; la klaprothine semble être dans ce cas.
Le cascalho peut avoir plus ou moins de consistance
selon la proportion d'argile qu'il contient, mais c'est essentiellement une matière meuble. Parfois on trouve les éléments du cascalho agglomérés par un ciment ferrugineux, formant alors des blocs généralement de petite dimension, mais durs et qu'il faut briser pour trouver le diamant qui y peut exister : ces sortes de conglomérats
solides prennent dans le pays le nom de canga; avec plus de précision on peut dire canga de diamant, car ce mot s'applique dans la langue du pays à d'autres roches
formées de la même façon, par exemple à la roche formée de morceaux brisés de fer oligiste agglomérés par
un ciment d'hématite rouge et qu'on nomme canga de fer. Le cascalho est loin d'être réparti uniformément sur le
PRÈS DE DIAMANTINA (BRÉSIL).
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lit des rivières : il y affecte une disposition en chapelet,
le lit présentant lui-même une allure irrégulière et formant une série de parties profondes séparées par des
points où les roches viennent affleurer au niveau de l'eau. Les parties les plus profondes forment des sertes de puits (poçaô, dans le langage des mineurs) où naturellement le cascalho s'est accumulé. Indépendamment de cette première division sommaire,
il y a lieu de distinguer des points particulièrement riches, des caldeiroés ou des canaux.
Un caldeiraô est proprement une marmite de géant torrentielle : on en trouve jusqu'à des dimensions con-' sidérables tant en diamètre qu'en profondeur dans les régions où la disposition des rives a facilité la production
de mouvements tourbillonnants. Ce sont des points de richesse maxima ; il est facile d'en comprendre la raison. L'usure produite par le frottement des graviers entre eux ou contre les parois, usure aidée en outre par la présence du diamant, a dû amener peu à peu les grains de
gravier à une tenuité suffisante pour qu'ils puissent être rejetés. Le même effet ne s'est produit sur le diamant qu'à un degré à peine sensible, et chaque diamant tombé dans un caldeira5 avait toute chance de n'en plus sortir. Un caldeirà5 constitue certainement de la sorte un remarquable appareil d'enrichissement pour le mi-
nerai de diamant, et on en cite, dont les dimensions n'avaient rien d'excessif, qui ont donné jusqu'à 8.000 et 10.000 carats du précieux minéral. Quant une de ces excavations accidentelles dans les roches du lit d'un cours d'eau, au lieu d'avoir une section circulaire, devient très longue en conservant une faible largeur, elle prend le nom de canal; la, direction générale d'un canal est d'ordinaire celle des couches des roches à travers lesquelles il a été creusé, et il se trouve de la
sorte tantôt accompagner la direction générale de la