Annales des Mines (1884, série 8, volume 6)
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PERCEMENT DES ALPES.
d'éviter autant que possible les fortes dislocations, et malgré cela, l'attaque du front de taille fut souvent interrompue par des éboulements dans la galerie de direction. Le soutènement de la petite galerie se fait de suite avec des cintres métalliques ; la seconde galerie est solidement boisée (voir la série des fig . 5, PI. VIII).
TRAVAUX EXÉCUTÉS AU TUNNEL DE L'ARLBERG. 277
tion ayant tendance à s'élever et à remplir les chambres ;
mais, à l'Arlberg, la question thermique ne joue qu'un rôle secondaire, et la quantité d'air frais envoyée suffit amplement à maintenir une température, qui dépasse rarement 15 à 200 centigrades, c'est-à-dire qu'elle n'est
pas de plus de 3° supérieure à celle de la galerie de
Les puits verticaux pour l'attaque de la galerie de calotte sont percés tous les 24 mètres, et l'on en soutient le boisage sur deux rangées de poutres transver-
base (*),
sales ; mais, dans la roche tout à fait ébouleuse, on sup-
s'amasser et rester à l'état stagnant, ce qui est encore un avantage, car il avait été constaté au Saint-Gothard
prime totalement ces poutres, et on fait reposer les chandelles sur le sol même de la galerie de direction. Ces pièces de bois, ainsi disposées en éventail, ont des longueurs de 7 à 8 mètres et des diamètres] qui dépassent 0m,40 : le spectacle en est vraiment beau. La fig. 2, Pl. VII, indique les épaisseurs de maçonnerie dans la traversée de ces terrains ; elle est de 11'1,20 à la clef, et la voûte entière est faite en pierres de taille.
A part le cas de traversée de terrains exceptionnellement ébouleux, le système qui vient d'êtr'e décrit a permis de faire suivre le tunnel complètement achevé à moins d'un kilomètre de front de taille, et d'organiser les services-avec une grande facilité. Les conduites d'air et d'eau
pénètrent facilement, en reposant partout sur le sol de la galerie, jusqu'au front de taille, seul point qu'elles desservent, toute la série des opérations, sauf celle de l'attaque en direction, se faisant à la main. L'installation d'une conduite spéciale pour l'air destiné à la ventilation a permis d'établir sur le parcours autant de branchements qu'il était nécessaire pour aérer la galerie de calotte sans influencer la marche de la perforation. Il est évident, en effet, que, si l'on était exposé à rencontrer de hautes températures, les ouvriers qui travaillent aux étages supérieurs ne profitent pas de la circulation d'air frais, l'air chaud et les gaz de la combus,
Les travaux .d'excavation ne se faisant jamais en contre-bas des voies de service, les eaux ne peuvent pas
(E) Au tunnel du Pfaffe,nsprung, où le système d'attaque était le même qu'à l'Arlberg, les conditions de température et de ventilation se trouvaient aussi sensiblement égales, puisque, d'une part, la hauteur du massif superposé ne dépassait pas 450 mè-
tres, et que, de l'autre, le service de ventilation était indépen-
dant de celui de la perforation mécanique, et se faisait au moyen des compresseurs d'air installés au début pour les perforateurs Frohlich.
Au moment de la rencontre, la galerie de base mesurait 990 mètres, la température de l'air au front de taille était de 20",
celle de la roche 22, et celle de l'air dans les attaques de la galerie de faîte 23. D'après des observations très intéressantes résumées dans l'Eisenbahn, la température de ces chantiers, qui ne communiquent que par une étroite cheminée avec la galerie de circulation générale peut être considérée comme étant égale à celle de la roche, augmentée de la chaleur dégagée par les gaz de l'explosion, la combustion des lampes, la respiration, etc. L'air de la conduite, après un long parcours dans la galerie, n'arrive qu'avec une température qui est rarement de plus de IO° inférieure à celle de la roche, et son pouvoir réfrigérant est diminué d'autant. Dans une chambre de 100m3 de capacité, il faudrait envoyer 27'13 d'air par minute pour maintenir la température pendant le travail égale à celle de la roche; et, pour la ramener à 5° seulement au-dessous, il tien faudrait pas moins de 38-3. Ces chiffres sont hors de proportion avec les ressources dont on dispose généralement, et indiquent le danger du système dans le cas d'un massif superposé de grande épaisseur. Il devient alors indispensable de procéder par gradins renversés, comme au Mont-Cenis.
Tome VI, 1881.
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