Annales des Mines (1884, série 8, volume 6)
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STATISTIQUE DES CAISSES DE SECOURS
Si l'on compare ces nombres à ceux du tableau, on reconnaît que l'enquête consacrée aux institutions de prévoyance embrasse bien toute la population des houillères. L'excédent de 4.000 personnes environ, relatif aux travailleurs de la surface, correspond aux ouvriers des fours à coke et des usines à agglomérer installés sur le carreau des mines, c'est-à-dire à ceux qui ne s'occupent pas de l'exploitation proprement dite, mais que les propriétaires des charbonnages ont, avec raison, fait figurer dans leurs réponses comme étant susceptibles de participer aux caisses de secours établies sur les mines. Après avoir donné ces renseignements généraux,
j'aborde l'examen des secours dont les mineurs sont appelés à bénéficier. La première question à poser est la suivante
Quel est le degré d'extension des caisses de secours, c'est-à-dire quel est le nombre des ouvriers qui y participent?
Comme le montrent les chiffres des deux dernières colonnes du tableau précédent, l'enquête a révélé que 109.237 mineurs, soit 98 sur 100, jouissent des bienfaits d'institutions de ce genre. La proportion est voisine de 100 p. 100, non seulement dans les grands sortie à 4,l2 par personne pour la première catégorie, et à 2,68 pour la seconde, soit à 1.220f,86 et 788,61 respectivement pour l'année entière Par rapport à l'année 1881, les salaires ont augmenté moyennement de 44 francs par personne indistinctement, et le nombre des ouvriers s'est accru de 1.900. D'une année à l'autre, le montant de la production de charbon a passé de 19.776 000 à 20.600.000 tonnes.
Il est arrivé 1.445 accidents dans les houillères, tant à la surface que souterrainement : le nombre des mineurs tués a été de 154, et l'on a compté 1.336 blessés. Les autres mines n'ont employé, en France, que 12.000 ouvriers environ ; sur ce nombre, 14 ont été tués et 78 blessés.
POUR LES MINEURS.
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centres houillers, mais encore dans les bassins de médiocre importance. Toutefois, dans les départements où l'extraction du charbon est très peu active, où les mines ne comptent qu'un fort petit nombre d'ouvriers, où par conséquent l'organisation de sociétés mutuelles est difficile, elle s'abaisse en moyenne à 81 p. 100. En général tous les ouvriers d'une mine participent à la caisse de secours ; les journaliers peuvent toutefois'être exceptés, et d'ordinaire on exige un stage préalablement à l'admission dans la société. Il est donc naturel que, dans
une mine, le nombre moyen des participants demeure légèrement inférieur à l'effectif des travailleurs. On ne compte guère que 2.000 personnes attachées à des exploitations houillères dépourvues de semblables institutions. Le nombre de ces derniers charbonnages est de 103, et peut sembler assez élevé comparativement au total des houillères en exploitation qui est de 308; mais il convient de remarquer que leur personnel ne dépasse pas 1.070 ouvriers, soit 10 par mine seulement. Parfois, comme dans certaines mines d'anthracite de la Savoie, les concessionnaires exploitent eux-mêmes avec l'aide d'un ou de deux ouvriers ; ailleurs on emploie des nomades ou des étrangers ; et dans ces conditions, il n'est pas étonnant qu'il n'y ait pas de secours organisés régulièrement. En résumé, il résulte de l'enquête un premier renseignement fort important : c'est que, dans les houillères, 98 p. 100 des mineurs jouissent de secours assurés.