Annales des Mines (1884, série 8, volume 6)
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STATISTIQUE DES CAISSES DE SECOURS
En cas de mort par accident, les caisses donnent une pension aux veuves et une subvention aux enfants jusqu'à l'âge de 12 ans.
La pension accordée à la veuve est généralement de O,60 par jour de travail ; mais quelques compagnies ont adopté le jour civil et paient, par conséquent, cette pension pour 365 jours par an au lieu de 300. Au Montcel , à Rive-de-Gier, à Comberigol, à Saint-Chamond, la pension journalière est de 0,75; elle est de 1 franc à la Chazotte, à Tartaras, aux Grandes-Flaches, au Ban, à la Faverge
et au Plat-de-Gier. La compagnie de Firminy donne 1 franc aux veuves âgées de 50 ans et plus, et O,75 à celles qui ont moins de 50 ans. La veuve reçoit, en outre, 0,25 par enfant au-dessous de 12 ans. Cette limite est portée à 13 ans dans les compagnies de la Chazotte et de Villebuf, et quelques compagnies fixent un maximum pour le nombre des enfants recevant la subvention. Dans quelques-unes également les orphelins de père et de mère reçoivent une allocation journalière plus forte, O,50 aux Grandes-Flaches, 0`,375 à Comberigol et au Plat-de-Gier. Dans les statuts de la
Chazotte il est spécifié qu'une veuve qui perd un fils unique dont le travail la faisait vivre, reçoit une pension comme à la mort de son mari. Une veuve peut d'ailleurs perdre ses droits à la pension en cas de nouveau mariage ou de mauvaise conduite notoire. Quelques compagnies , notamment celles qui ont adhéré à la caisse centrale, ont établi que la veuve qui se remarie perd sa pension ; mais elles lui accordent une dot équivalente à deux ou trois années de cette pension. Le droit à la retraite n'existe que dans un certain nombre de compagnies ; il est vrai que ce sont les plus impor-
tantes. D'après les statuts de la caisse centrale, tout ouvrier; qui a travaillé pendant 30 ans dans une ou plusieurs des mines adhérentes, et qui a atteint 55 ans
POUR LES MINEURS.
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d'âge, reçoit une pension de 300 francs par an ; et, s'il a travaillé plus de 30 ans, un supplément de 25 francs. pour chaque année de travail en sus. La compagnie de
Firminy a adopté les mêmes conditions et le même taux de pension.
A la Chazotte, l'ouvrier, pour avoir droit à la retraite, doit avoir travaillé 30 ans dans les mines de la compa-
gnie et avoir 60 ans d'âge. La pension est de 0r,50 par jour. Au Plat-de-Gier, l'ouvrier doit avoir 60 ans et avoir tra-
vaillé 25 ans à la mine. La pension est également de 0%50 par jour.
Montaud, mine appartenant à la compagnie du Creusot, l'ouvrier reçoit une pension de retraite proportionnelle au temps de service et au salaire touché par lui. Elle est assurée aux ouvriers ayant 25 ans d'âge et au moins 3 ans de service non interrompu dans les établissements du Creusot. Les versements sont .faits par MM. Schneider et Cie, de leurs deniers, à la caisse des retraites de l'État ; ce sont des rentes viagères à capital aliéné. Le même versement se fait pour les femmes des ouvriers.
En cas de mort d'un ouvrier retraité appartenant aux compagnies adhérentes de la caisse centrale où à celle de Firminy, sa veuve reçoit une pension équivalente à la moitié de la retraite du mari, si elle a plus de 55 ans d'âge et plus de 5 ans de mariage. Un nouveau mariage ou une mauvaise conduite notoire lui font perdre la pension.
Quelques caisses accordent encore, en dehors des cas d'accidents, des secours aux ouvriers infirmes et aux parents ou ascendants d'ouvriers morts par accident.
Plusieurs compagnies, en dehors des caisses de secours, accordent aussi des secours aux ouvriers nécessiteux et à leurs familles, soit en espèces, soit en vêtements Tome VI, 1881.