Annales des Mines (1884, série 8, volume 6)
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STATISTIQUE DES CAISSES DE SECOURS
POUR LES MINEURS.
Une société, celle de Bouquiès-Decazeville, a fondé une caisse d'une organisation différente, qu'il est intéressant de connaître. Les ressources consistent dans le versement que font les exploitants d'une somme de 0`,30 par tonne de houille extraite, sans aucune retenue sur les salaires des ouvriers. Les allocations, en cas de maladie ou de blessure, sont conformes au règlement de la caisse de la société des houillères et fonderies de
compagnies de ce genre, dont le nombre en France tend à s'accroître assez rapidement depuis quelques années, à l'exemple de l'Angleterre où elles ont acquis depuis longtemps un grand développement, centralisent les risques, et arrivent à opérer dans des conditions moyennes qui leur assurent une marche régulière. M. l'ingénieur en chef des mines Orsel, en transmettant le rapport dont il s'agit, exprime la môme opinion, et con-
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l'Aveyron.
Ce serait fatiguer inutilement le lecteur que de décrire l'organisation des autres caisses. Quels que soient les départements, elles présentent la plus grande analogie, et se réduisent à un petit nombre de types. L'un d'eux
sidère comme hors de doute que les centres d'exploitation qui n'emploient qu'un faible nombre d'ouvriers auront tout avantage à recourir à des compagnies d'assurances, moyennant des sacrifices annuels modérés de la part des ouvriers et des exploitants.
mérite de fixer encore l'attention. On a vu précédemment que pour quelques mines douées
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d'un personnel très restreint, comme à Crespin (Nord),
RÉSUMÉ DE L'ORGANISATION DES SECOURS;
à Crozagaque et au Mouillon (Loire), les versements des ouvriers ou des exploitants sont transmis à des compagnies d'assurance. Cette combinaison se rencontre encore aux charbonnages de Messeix (Cantal), de Lapleau et de Chanac (Corrèze), de Mourière (Haute-Saône), aux mines
de lignite de la compagnie des mines de charbon
des
Alpes, de Banc-Rouge (Ardèche), de Communay (Isère), de Méthamis (Vaucluse). Les 16 exploitations qui ont recours aux compagnies d'assurances emploient 559 ouvriers, ce qui donne un effectif de 35 ouvriers seulement par mine.
Dans la partie de son rapport relative aux petites houillères de la Corrèze, M. l'ingénieur des mines de Grossouvre exprime l'opinion que, dans tous les cas où la caisse de secours n'est pas assurée d'avoir des ressources suffisantes pour parer à un accident grave, il est
préférable que l'exploitant fasse assurer ses ouvriers à une compagnie d'assurances contre les accidents. Les
RÉSULTATS STATISTIQUES DE L'ENQUÊTE.
Au point de vue de la distribution des secours, les caisses affectent des formes variées. Tantôt elles subviennent à la fois aux secours tempo-
raires et aux pensions de retraite, comme c'est le cas général dans le Pas-de-Calais: Tantôt il y a des caisses de retraites distinctes des caisses destinées à fournir les secours les plus urgents aux malades et aux blessés, par
exemple à Anzin, au Creusot, à Blanzy, à la Grand'Combe, Bessèges, à Trélys (Mais). Quand les ressources des caisses sont insuffisantes, ce
qui arrive fréquemment dans les exploitations de médiocre importance, les mineurs ne sont assurés d'aucune
pension de retraite et ne reçoivent que des secours immédiats, sauf le cas où ils sont victimes d'accidents entraînant la responsabilité des exploitants.