Annales des Mines (1884, série 8, volume 6)
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EXTRACTION. DES MÉTAUX PRÉCIEUX
sont aussi grandes. L'attaque par les acides sulfurique et
chlorhydrique se fait lentement, à cause de la formation de produits insolubles, et, d'ailleurs, on obtient le zinc à l'état de chlorure ou de sulfate difficiles à utiliser. À Altenau, il y a quelques années, on transformait le zinc
en chlorure par le moyen du sel de Stassfurt, puis on soumettait le plomb à une fusion oxydante dans des fours à réverbère. On a fait encore beaucoup d'autres tentatives pour tâcher de récupérer le zinc.
La solution indiquée par Cordurié parait être la plus satisfaisante : elle consiste à éliminer le zinc du plomb appauvri, par l'injection, dans le bain métallique, de vapeur d'eau surchauffée. Le zinc décompose l'eau, se combine avec l'oxygène, et met l'hydrogène en liberté. L'oxyde de
zinc formé monte à la surface du bain avec un peu de plomb, et il est facile de le retirer. On peut dans la même opération, au moyen d'un artifice spécial que j'indiquerai plus loin, éliminer complètement l'antimoine. En défini-
tive, on obtient du plomb marchand d'une part, et de l'autre, un mélange d'oxydes de zinc et de plomb qui forme une couleur jaune , qu'on livre également au commerce. Ainsi, pour le plomb désargenté, le problème est résolu. On a tenté d'appliquer la même solution à l'alliage triple,
et voici les résultats qu'on a obtenus. En injectant dans l'alliage triple en fusion de la vapeur d'eau surchauffée, on obtient : 1° du plomb métallique riche en argent ; 20 une partie oxydée où se concentre le
zinc, mais qui retient, à l'état de grenailles, du plomb argentifère. Il semble que la difficulté soit seulement reculée. En effet, l'élimination du zinc contenu dans cette partie oxydée, présente les inconvénients signalés -plus haut, pour le traitement de l'alliage primitif lui-même, soit qu'on emploie les acides, les chlorures ou la distillation en cornues.
DANS LE HARTZ.
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Le meilleur procédé pour extraire l'argent contenu dans cette partie oxydée paraît être de l'introduire dans le plomb riche fondu, pendant la coupellation. Pendant cette imbitition , les grenailles se séparent en grande
partie de l'oxyde, se réunissent au bain métallique, tandis que le mélange des oxydes de zinc et de plomb reste en masse plus ou moins pâteuse à la surface. Mais le mélange obtenu renferme encore assez d'argent pour exiger un traitement spécial. A Altenau, on emploie la vieille méthode de la fusion dans des fours à cuve avec le minerai de plomb et les matières ferreuses : l'argent passe dans le plomb d'ceuvre, et le cycle recommence ; seulement, l'opération est assez difficile à conduire, à cause de la grande quantité de zinc. Je ne m'y arrêterai pas et, comme les opérations qui précèdent sont communes à Altenau et Lautenthal, je ne décrirai que cette dernière usine, en
tâchant de mettre en lumière le procédé très remarquable, imaginé et réalisé par M. Schnabel, de Lautenthal. Ce procédé résout toutes les difficultés et donne même des résultats économiques satisfaisants, car il permet de régénérer la plus grande partie du zinc sous forme d'un produit commercial, et n'entraîne que des pertes insignifiantes en argent. Voici en quoi il consiste : la partie oxydée est traitée par le carbonate d'ammoniaque qui dissout l'oxyde de zinc et laisse l'oxyde de plomb avec l'argent. On introduit l'oxyde de plomb dans le plomb d'ceuvre pendant la coupellation ; ou bien, on le réduit, et on le coupelle pour son compte. La dissolution ammoniacale de zinc est sou-
mise à la distillation : on obtient de l'ammoniaque, qui rentre dans le traitement et du carbonate basique de zinc qu'on livre au commerce comme couleur blanche (blanc de zinc).
L'ordre des opérations est le suivant 1° Décomposition du plomb d'c.euvre, par le moyen du