Annales des Mines (1885, série 8, volume 7)
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GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS
fait venir du Cap, avec notre collection de roches, sont arrivés réduits en poussière. En dehors de ces débris, nous n'avons eu connaissance, pendant notre séjour à Kimberley, que de la découverte importante de deux fragments de plantes fossiles. Nous croyons que ces deux spécimens ont été envoyés à Londres, au British Museum ou à la Société géologique de Londres.
On trouve dans la formation du Karoo des coquilles d'eau douce et surtout des ossements de reptiles appartenant au genre Dicynodon, caractéristique de l'Afrique du Sud, retrouvé depuis dans les Lower Gondwcizzas de l'Inde. On y a rencontré aussi de nombreuses empreintes de plantes terrestres, Glossopteris, Rubidgea, Phyllotheca, qui concordent également avec celles du trias de l'Inde. Nous y avons nous-même recueilli, comme nous l'avons dit plus haut, deux espèces identiques à celles des Lower Gondwcincts. D'après une communication
de M. Grey, on aurait, par une anomalie des plus étranges, trouvé en outre, dans la formation du Karoo, dans le groupe du Stormberg, des plantes identiques à celles du terrain houiller d'Europe, et même de l'étage houiller moyen (Alethopteris, Asterophyllites, Calamites, Lepidodendron); mais il faut probablement admettre que, comme l'a supposé M. Rupert Jones, ces empreintes ont été recueillies dans la formation carbonifère proprement dite, en un point où elle serait recouverte directement par les couches de Karoo, et non pas dans ces couches elles-mêmes. Les couches de la formation du Karoo reposent d'ail-
leurs en stratification discordante sur le carbonifère du Cap, qui contient certainement les genres Calanzites, Lepidodendron, et la plupart des géologues s'accordent à classer cette formation dans le trias. La présence des coquilles d'eau douce, les nombreux
DE L'AFRIQUE DU SUD.
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débris de plantes terrestres et surtout les couches à troncs d'arbres (zone forestière), la continuité absolue des dépôts de l'immense formation du Karoo, l'existence de nombreux squelettes de reptiles, démontrent d'une façon
absolue que les couches de cette formation ont dû se déposer dans un immense bassin lacustre d'eau douce ou tout au plus saumâtre. CHAPITRE IV. ROCHES ÉRUPTIVES.
Les roches éruptives rencontrées jusqu'à présent dans l'Afrique du Sud peuvent, en les rangeant par rang d'ancienneté, rentrer dans les cinq divisions générales suivantes
1° Roches granitiques ; 2° Roches mélaphyriques ; 3° Roches dioritiques ; 4° Roches diamantifères serpentineuses ; 5° Porphyres ou tufs porphyriques. § 1.
Granites et roches granitiques.
En dehors des granites et des gneiss que nous avons déjà décrits comme roche primitive formant la base de l'Afrique du Sud, il existe certainement d'autres roches granitiques éruptives dans cette contrée (granites, granulites, syénites, etc.). Ces granites forment de nombreux dykes et filons traversant les gneiss du Namaqualand. Les granites du Matebele et les roches siluriennes du Transvaal sont parfois absolument semblables au granite primitif, et se confondent entièrement avec lui.