Annales des Mines (1885, série 8, volume 7)
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GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS
Tous les dômes, toutes les collines, tous les dykes dioritiques de l'Afrique du Sud présentent le même aspect caractéristique. Ils sont généralement allongés, avec une tendance à une direction E. S. E. N. N. O.; souvent trapézoïdaux en section, leur sommet légèrement arrondi, vu de la plaine, parait presque rigoureusement plat. Les flancs des coulées dioritiques sont couverts d'une énorme amas de blocs éboulés, peu arrondis et de forme irrégulière. L'altération extérieure de ces blocs de roches, atteignant souvent un volume de plusieurs mètres cubes, leur donne une couleur rouge violacée caractéristique. L'apparence d'une coulée dioritique , dôme, colline, mamelon ou dyke, est toujours la même. Elle est celle d'un amas confus, plus ou moins considérable, de blocs rocheux. Cet aspect est dû à la structure polyédrique de la roche dioritique. Quelquefois cette structure polyérique devient nettement parallélipipédique , quelquefois basaltique, quelquefois tabulaire et quelquefois sphéroïdale ou globulaire (*).
Dans ce dernier cas (structure globulaire), qui se présente surtout dans les nappes d'épanchement, la diorite est formée de noyaux cristallisés très durs , entourés d'une série d'enveloppes sphériques et concentriques de diorite grenue et grossière, généralement décomposée ou
altérée, et qui se détachent comme les écailles d'un oignon.
Les amas de blocs, qui recouvrent les coulées dioritiques jusque sur leurs sommets, sont simplement le résultat de la fissilité de la roche, et de la décomposition sur
DE L'AFRIQIIE DU SUD.
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place des blocs séparés les uns des autres. Nous avons pu nous-mêmes constater ce fait plusieurs fois sur place et avons vu la roche fissurée suivant une structure régulière, surplombant comme de véritables colonnes basaltiques les amas de roches éboulées. Partout aussi où, pour une cause quelconque, on a déblayé les éboulis de roches dioritiques, on n retrouvé au-dessous la diorite compacte en place. Les dômes et les collines de diorite correspondant au centre d'épanchement sont généralement formés de diorites compactes peu cristallisées, très dures, quelquefois même aphanitiques. Les épanchements qui entourent ces dômes sont généralement, au contraire, formés de dio-
rites grenues, souvent même de roches dioritiques très grossières et entièrement altérées. C'est généralement aussi dans les épanchements latéraux que l'on trouve la structure sphéroïdale. Les diorites décomposées recouvrent la plus grande partie du sol du centre sud-africain. Si l'on vient à creuser dans la diorite décomposée, on constate, en approfondissant, que la roche devient de moins en moins altérée, de plus en plus dure et compacte, et passe à une diorite grenue, largement cristallisée. Nous avons pu constater ce fait plusieurs fois, notamment dans le creusement d'un puits d'extraction, qui a recoupé un épanchement dioritique sur 36 mètres d'épaisseur environ.
Les sources , qu'on rencontre si rarement sur les grands plateaux déserts triasiques, suintent généralement à la base des collines dioritiques, au contact de la roche éruptive fissurée avec les schistes sous-jacents imperméables.
(*) Les diorites de l'Afrique du Sud ont parfois et dans une même coulée des apparences si diverses que les géologues du Cap leur ont donné souvent les noms soit de dolérites, soit de gabbros, de diorites, de basaltes, etc.
La diorite de l'Afrique du B. Nature des diorites. Sud n'est jamais amygdaloïde ; sa structure passe souvent d'un côté h une véritable pâte porphyrique, et d'un