Annales des Mines (1885, série 8, volume 7)
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GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS
entraînés par les eaux et le vent, jusqu'à une certaine
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limite correspondant à la kopye. Les cheminées non remplies jusqu'en haut par les coulées de minerais l'auraient été postérieurement par les eaux apportant des boues et des débris de roches jusqu'à une certaine limite correspondant à la dépression actuelle du pan. Le pan serait donc le correspondant et l'inverse à la fois de la kopye. Nous n'avons malheureusement pu vérifier ce fait par aucun sondage; nous ne donnons donc pas cette explication comme certaine, mais seulement comme la seule logique pour expliquer cette formation des pans si particulière à l'Afrique du Sud. Le fond des nombreux pans que nous avons pu examiner s'est toujours montré comme formé d'un calcaire tufacé moderne ou d'une boue argileuse.
H. Idées théoriques sur la formation des cheminées et des roches diamantifères. La roche diamantifère, blue-ground (serpentine remaniée), a généralement l'aspect d'un conglomérat ou d'une brèche boueuse. L'état parfait de conservation où se trouvent les fragments des grès et surtout des schistes noirs si altérables empâtés dans cette roche, et la nature des parois de la cheminée éruptive éloignent immédiatement et absolument toute pensée d'une température élevée des roches diamantifères pendant leur éruption. La venue au jour des roches diamantifères provenant d'un niveau inférieur à celui du granite, la compacité actuelle de cette roche, surtout de celle qui constitue certaines brèches rocheuses de Kimberley, la recoupe successive des différentes coulées les unes par les autres,
entraînent la nécessité d'une pression considérable de
bas en haut que l'on ne peut attribuer à l'intervention de l'eau seule. D'un autre côté la vapeur d'eau, si
DE L'AFRIQUE DU SUD.
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elle avait joué le rôle principal, aurait dû être forcément à une température élevée, suffisante en tous cas pour altérer les fragments des schistes. Obligés de rejeter l'action de l'eau seule et l'action de la vapeur d'eau, nous sommes forcés d'admettre l'intervention de gaz, et de supposer ceux-ci à une température assez basse pour ne pas attaquer les fins éléments charbonneux du blue-yround.
Si nous- remarquons en outre que l'on rencontre dans les cavités du blue-yround de grandes quantités de gaz explosif (hydrocarbures), que la roche diamantifère de noirâtre devient, après décomposition et lavage, entièrement blanche (*), et que le diamant, pour se former, a
dû trouver quelque part le carbone nécessaire à sa formation, nous sommes amenés nécessairement à admettre
des hydrocarbures comme agents d'action sur la roche diamantifère primitive, et agents de cristallisation ayant dû intervenir, par leur pression, pour contribuer à la montée dans les cheminées.
Pour nous résumer, nous croyons que, dans l'état des connaissances actuelles des roches et des cheminées diamantifères, on est àmené forcément à conclure 1° Que la roche diamantifère provient d'un niveau inférieur au granite primitif de l'Afrique du Sud ;
2° Que la roche diamantifère (serpentine) a dû être plus ou moins désagrégée ou broyée sous l'action de gaz
hydrocarbures à haute pression, avec le concours de l'eau ou d'hydrocarbures liquides ;
3° Que le diamant a trouvé son carbone dans les hydrocarbures et qu'il a cristallisé, non dans les cheminées (*) Le blue ground chauffé à la flamme d'une lampe devient de même complètement blanc. Ces deux faits prouvent incontestablement que la coloration vert-noirâtre de cette roche est due
à la présence dans la pâte même d'un élément charbonneux abondant et très fin.