Annales des Mines (1885, série 8, volume 7)
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GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET 'MINES DE DIAMANTS
DE L'AFRIQUE DU SUD.
Beaucoup de procédés ont été employés pour réprimer le vol, mais presque toujours sans résultat. Beaucoup de
personnes pensent que la valeur des diamants volés monte, chaque année, au quart de la production totale des mines, soit à plus de 15.000.000 francs. Le trapping system consiste à faire tenter un acheteur illicite connu, par un nègre affilié à la police et à le prendre en flagrant délit d'achat irrégulier. Le commerce des diamants est aujourd'hui complète-
ment réglementé à Kimberley. Toute personne, pour pouvoir exercer ce commerce, doit avoir une patente spéciale ; elle ne peut acheter que d'un commerçant patenté ou d'une compagnie, par l'intermédiaire de courtiers munis d'une permission.
Tous les achats et les ventes doivent être enregistrés
sur les livres en détail , et toute pierre au-dessus de quelques carats doit être inscrite spécialement. Les livres sont à la disposition de la police, qui doit les visiter régulièrement. Malgré toutes ces précautions, malgré la surveillance de la police, l'importance des vols était devenue
tellement grande, l'impunité des grands négociants en
pierres volées était telle, que les propriétaires et
les
administrateurs des compagnies demandèrent au gouver-
nement colonial l'adoption du système des fouilles ou searching system,. Après bieh des hésitations de la part du parlement de Cape-Town, la loi fut enfin votée. Toutes les mines sont aujourd'hui entourées d'une barrière ; on ne peut pénétrer dans une mine ou en sortir qu'en passant par des maisons, où des agents de police ont le droit de fouiller chaque personne des pieds à la tête. L'application de cette loi, à Kimberley, a soulevé chez
les ouvriers blancs des protestations suivies de grèves et même d'émeutes ; en fait, elle n'a pas répondu aux espérances qu'en avaient conçues ses promoteurs.
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Tout dernièrement plusieurs compagnies, jugeant qu'il était impossible de réprimer le vol, ont pris la résolution,
fort sage à notre avis, de le régulariser à leur profit. Au lieu de donner, comme autrefois, une faible prime au découvreur, ces compagnies, pour enlever aux ouvriers tout intérêt à voler, se sont faites les propres acheteurs
des diamants ainsi trouvés au picking, en donnant une prime de 10 p. 100 sur la valeur réelle des pierres qui leur étaient apportées. Ce système de forte prime a déjà donné de bons résultats ; il sera certainement suivi peu à peu par toutes les compagnies, et aura alors l'inestimable avantage de faire partir de Kimberley tous les négociants et autres personnes qui ne vivent que du produit des vols.
L. Mining Boards. Le travail du reef, l'extraction de l'eau du fond d'une mine, sont des travaux d'intérêt général ; l'entretien, la construction des voies ferrées d'intérêt commun, la répartition des terrains destinés au dépôt du reef, sont des questions qui ne peuvent être résolues que par un corps représentant l'intérêt collectif des compagnies. Ces corps, à Kimberley, portent le nom de mimkg boards; électifs pour Kimberley et pour de Beers, il sont encore désignés par le gouvernement à Dutoit's Pan et à Bultfontein. Les mining boards ont le droit de prélever, sur les différentes compagnies, des impôts destinés à couvrir leurs dépenses personnelles et les dépenses d'intérêt général de la mine, en particulier celles qu'entraînent l'extraction du reef et de l'eau. Composé de directeurs et d'administrateurs de compagnies, tous élus pour servir, par tous les moyens possibles, les iintérêts de la compagnie qu'ils représentent, le mining board de Kimberley, occupé ces dernières années de luttes et de discussions passionnées ressortissant de l'intérêt privé beaucoup plus que de l'intérêt