Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1885, série 8, volume 7)

GISEMENTS DE PHOSPHATE DE CHAUX

DU CENTRE DE LA FRANCE.

cette substance, si précieuse pour l'agriculture, justifiera cette extension de notre travail. Dès la découverte, en Angleterre, des premiers gise-

procédés d'exploitation et de préparation mécanique sont aujourd'hui assez connus pour qu'il n'y ait pas lieu d'in-

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ments de phosphates fossiles, Liebig, prévoyant déjà toute l'importance que leur exploitation prendrait un jour, écrivait : « L'Angleterre trouvera, dans les débris fossiles de la vie animale des temps antédiluviens, les moyens d'augmenter sa production agricole, de même qu'elle a trouvé, dans les restes de la végétation des époques géologiques, le plus puissant auxiliaire de sa production manufacturière. » Ces paroles prophétiques de l'illustre chimiste n'ont heureusement reçu qu'une confirmation partielle : l'ex-

ploitation des gisements de phosphate a bien pris un développement considérable, mais la France a, sur ce point, primé l'Angleterre, et, chaque année, les agriculteurs de ce pays viennent chercher chez nous des quantités énormes de cette substance nécessaire pour entretenir et accroître-la fertilité de leurs terres ; il est vrai que, chaque année aussi, nous leur en rachetons une certaine partie après qu'ils l'ont élaborée sous diverses formes. Aujourd'hui, l'agriculture non seulement utilise le phosphate de chaux comme engrais, mais elle l'emploie aussi directement dans l'alimentation du bétail, et divers essais

faits dans cette voie paraissent avoir eu d'heureux résultats. Nous pensons donc qu'il peut y avoir quelque intérêt à faire une étude d'ensemble des divers gisements de notre région et à signaler même les niveaux où le phosphate de chaux n'existe pas en assez grande abondance pour qu'il soit susceptible d'exploitation, car ils peuvent le devenir

dans une autre contrée, et dès lors il y a utilité à faire connaître leur existence.

Le présent travail sera purement géologique et mique : les conditions d'exploitabilité des

chigisements, les

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sister sur ces détails. Au contraire, la région que nous considérons a encore été peu étudiée au point de vue géologique : il est donc utile de la signaler à l'observation

des explorateurs, aussi bien pour sa richesse paléontologique que pour sa richesse minérale. L'étude Chimique des nodules phosphatés est également digne d'intérêt à divers points de vue que nous indiquerons au cours de cette note. Nous n'avons point l'intention de faire ici un historique de la découverte et de la mise en exploitation des gisements de phosphate de chaux ; nous ne pouvons que renvoyer , pour cette question , au mémoire de M. Élie de Beaumont sur l'utilité agricole et les gisements géologiL ques du phosphate, et à l'intéressante notice publiée par M. Daubrée dans les Mémoires de la Société impériale et centrale d'agriculture (1868). Nous rappellerons seule-

ment les faits relatifs à la question spéciale que nous traitons.

C'est M. Isidore Merle, ancien exploitant de phosphates dans le midi de la France, qui paraît avoir le premier reconnu, vers 1871 , la présence du phosphate de chaux dans les graviers supérieurs du Gault ; du Cher et de là Nièvre ; depuis cette époque, ces gisements ont été mis en exploitation et l'extraction s'est continuée jusqu'à ce jour sans interruption. Les gisements du lias ont été signalés dans l'Auxois pour la première fois par M. Collenot, vers 1874, dans la zone de l'Am. stellaris et ont été exploités vers la fin de 1876. Les nodules, trouvés autrefois dans le limon de ce pays et analysés par Berthier, provenaient de ce niveau c'est donc à tort qu'on les avait rattachés à la formation sidérolithique.

En 1877, les gisements de ce même niveau furent re-