Annales des Mines (1885, série 8, volume 7)
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DU CENTRE DE LA FRANCE.
GISEMENTS DE PHOSPHATE DE CHAUX
tiligne, orientée à peu près E.-0., en passant par La Châtre, Cluis, Neuvy-Saint-Sépulchre, Argenton, pour se
continuer de là dans le Poitou, par la Trémouille, en diminuant progressivement de largeur. Dans tout ce parcours, mais notamment aux environs de la faille de Sancerre, et entre celle-ci et Saint-Amand,
le lias subit de nombreuses dislocations dont l'étude n'offre, dans la question actuelle, qu'un médiocre intérêt; aussi allons-nous aborder immédiatement l'examen de ses divers étages, assez variables d'ailleurs dans leur facies sur les divers points de la région que nous venons d'indiquer.
Cependant , nous signalerons en passant deux accidents assez singuliers que nous avions observés, il y a déjà quelques années, et sur lesquels une intéressante note (*) de notre camarade M. Marcel Bertrand vient d'at.
tirer à nouveau notre attention ; ils rentrent dans la catégorie de ce qu'il appelle des bassins d'affaissement,
et consistent en lambeaux de terrain stratifiés , isolés complètement au milieu d'autres plus anciens, avec disparition des assises intermédiaires. Ils sont donc limités, en quelque sorte, par une faille en courbe complètement fermée. Dans le cas présent, le nom de bassins serait un peu prétentieux, car les lambeaux en question n'ont qu'une
superficie très minime, de quelques ares à peine :
ils
constituent plutôt des remplissages de poches. L'un d'eux, au sud de Saint-Amand, sur le plateau de Pellevoisin, est formé par des marnes argileuses du lias inférieur et du lias moyen isolées au milieu du calcaire infraliasique ; le second, sur la rive gauche du Cher, un
peu au-dessus du petit village de la floche, par les marnes
de la partie moyenne du lias inférieur enclavées également dans le calcaire infraliasique. Nous prendrons comme type du lias de notre région, celui des environs de Saint-Amand, non parce qu'il y existe quelque niveau phosphaté, car malgré toutes nos
recherches nous ne sommes parvenu à en découvrir aucun, mais parce que cette localité est devenue, en quelque sorte, classique par sa richesse en fossiles et par les travaux de d'Orbigny, qui en a tiré beaucoup de types de ses ammonites liasiques. L'étude stratigraphique des couches y est néanmoins difficile, car on ne peut y relever une coupe complète et continue de tout le système, en raison des nombreuses dislocations qui ont donné aux environs de Saint-Amand leur aspect mouvementé et pittoresque, et d'un contraste si frappant avec la monotonie
des plaines jurassiques, qui, vers le nord, s'étendent jusqu'au pied des falaises crétacées. Le système liasique comprend cinq divisions Grès infra-liasique ou étage rhétien ; Calcaire infra-liasique ou étage hettangien ; Lias inférieur ou étage sinémurien ; Lias moyen ou étage liasien ; Lias supérieur ou étage toarcien.
Les deux étages extrêmes, qui constituent des zones de passage avec le keuper et l'oolithe inférieure, ont donné lieu à de nombreuses controverses sur la place qu'ils devaient occuper dans la classification ; il en a été de même pour les limites des divers étages dont les zones extrêmes ont été souvent discutées. Nous adopterons ici
la classification suivie par la majorité des géologues français.
(*) Failles courbes dans le Jura et bassins d'affaisernent, par M. M. Bertrand (Bull. Soc. géol., 3e série, t. XII, p. 452) (séance du 21 avril 1884).
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