Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1885, série 8, volume 7)

384

I!

DU CENTRE DE LA FRANCE.

GISEMENTS DE PHOSPHATE DE CHAUX

n'avons jamais recueilli les Am. centaurus, Am. pettos, Am. armatus, etc. Les Am. capricornus et Am. sinuosus sont abondants, ainsi que l'Am. Davi, très rare du côté de Saint-Amand. Ce niveau de nodules phosphatés se développe de plus en plus à l'ouest, vers Cluis et Neuvy-Saint-Sépulchre, où l'exploitation en a été commencée ces dernières années, et se continue jusqu'au delà de la vallée de la Creuse, au sud d'Argenton. Au-dessus de ces argiles à fossiles et nodules phosphatés, on observe des argiles à Am. margaritatus pyriteux et Bel. clavatus ; ce dernier parait ici faire seulement son apparition à ce niveau. Dans la partie supérieures, les bancs calcaires, alternant avec les argiles, deviennent plus nombreux et on commence à trouver Am. margaritatus à l'état calcaire ; puis la zone supérieure, sous forme de bancs calcaires assez durs alternant avec des bancs marneux, montre de très grandes Gryphcea gigantea, des Pecten ffl qu iv a lv is , Pecten disciformis, Lima Hermanni, -Harpax pectinosus, Am. spizzatus de grande taille ; les brachiopodes reparaissent et

prennent un très beau développement. La localité des Chassins, au nord-ouest de La Châtre, est surtout re-

marquable à ce point de vue. Les Ter. punctata, subp2t2zctata, ovoïdes, cornuta, subnumismalis, Moorei, resupinata eQes Spiriferinapinguis et rostrata atteignent de grandes dimensions et offrent des individus de la plus grande taille connue ; ou trouve, avec ces fossiles, Bh. acuta,

Bh. te traedra, Pholadomya Fraasi... Les argiles du lias supérieur, superposées à ces bancs calcaires, sans atteindre ici la puissance qu'elles ont du côté de l'Est, ont encore une épaisseur assez considé-

rable. A leur base et immédiatement superposé au calcaire médio-liasique, se trouve un cordon de nodules phosplia-

385

Am. crassus et, en assez grande abondance, des Bélemnites Bel. Oppeli, Bel. brevités : Am. communis,

formis.

Nous avons reconnu ce gisement depuis le nord de La Châtre jusque dans les environs de Neuvy, mais partout il nous a paru trop réduit pour être susceptible d'exploitation : son existence mérite, toutefois, d'être notée, car c'est'la première fois qu'on l'a signalée.

Ce banc de nodules est recouvert par les calcaires fissiles à poissons, puis par les argiles plastiques formant une ligne de talus bien marqués, qui, au point de vue topographique, limitent très nettement, au nord, la zone occupée par les assises liasiques et constituent une région spécialement herbagère. Vers Neuvy-Saint-Sépulchre et Cluis, les modifications

que nous venons d'indiquer s'accentuent de plus en plus rapidement.

A la base du système liasique, les grès-triasiques disparaissent et on retrouve seulement sous les calcaires infra-liasiques une épaisseur de quelques mètres de sables ou de grès peu cohérents, surmontés. par une couche d'argile rouge ou verte. Les calcaires sont réduits eux-mêmes à une épaisseur très faible et représentent à la fois l'étage hettangien et la base du sinémurien; la zone supérieure de ce dernier, toujours composée d'une alternance d'argiles et de cal-

caires, est encore assez développée à Neuvy ; mais à l'ouest, elle perd rapidement son épaisseur et les fossiles disparaissent en même temps. La gryphée reste encore abondante, mais les brachiopodes diminuent en nombre.

A la partie supérieure, dans les bancs à Sp. pinguis, on voit apparaître, dans les rognons calcaires, quelques nodules de phosphate et le remplissage des coquilles des spirifers est lui-même le plus souvent de même nature.