Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1885, série 8, volume 7)

GISEMENT DE PHOSPHATE DE CHAUX

DU CENTRE DE LA FRANCE.

ment. D'autre part, quels auraient été les êtres qui ont

association à des substances Métallifères qui affectent le même mode de gisement ; le phospore se trouve également clans les roches granitiques, et plus abondamment encore dans les roches éruptives basiques. Enfin, preuve plus directe, on constate encore aujourd'hui sa présence dans certaines sources, par exemple, dans les eaux de Carlsbad. Ajoutons que les gisements sédimentaires de phosphate de chaux sont souvent en relation intime avec des dépôts ferrugineux regardés d'ordinaire comme produits par des sources minérales. Ainsi, nous avons indiqué, au cours de cette note, que le gisement de nodules de la base du lias supérieur passait latéralement à une couche d'oolithes ferrugineuses ; qu'il en était également de même pour les nodules de la base du lias moyen (couche à Spiriferina pin guis) remplacés, du côté de Celon, par une oolithe ferrugineuse. Cette connexion mérite d'être prise en considération, et

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eu le rôle d'extraire de la sorte l'acide phosphorique qu'elle tenait en dissolution? On n'en trouve aucun débris ; les coprolithes eux-mêmes sont d'ordinaire très rares dans les couches de nodules, et le plus souvent y font complètement défaut, quoique, par une expression vicieuse, on emploie fréquemment le mot de coprolithes pour désigner les nodules phosphatés. Enfin, pourquoi ces dépôts sont-ils abondants dans la série des terrains

sédimentaires, tantôt sur des surfaces très étendues, comme dans le Gault, tantôt, au contraire, restreints dans des limites resserrées ? Il y a là une foule de questions de détail dont on n'aperçoit pas la solution dans l'hypothèse que nous examinons. Par contre , celle de l'origine interne écarte ces difficultés. On oppose bien à celle-ci l'absence de filons phosphatés dans les couches secondaires sous-jacentes ; mais

cet argument prouve seulement que le phosphore n'est pas arrivé au jour dans les mêmes conditions, lorsqu'il a formé des filons d'apatite ou lorsqu'il a été déposé en couches ; les sources qui l'amenaient, dans ce dernier cas, ont circulé dans les fentes de l'écorce terrestres sans les

incruster, ainsi que le font encore les eaux minérales qui viennent sourdre aujourd'hui à la surface. Il est probable que le phosphate de chaux était tenu en dissolution par un excès d'acide carbonique, dont le départ a amené la précipitation de cette substance. Les apports des profondeurs du globe, soit par éruptions, soit par émissions de sources minérales, ont joué un rôle important dans la construction de la croûte terrestre et même dans la formation des dépôts sédimentaires. Or, comme le fait remarquer M. Daubrée, le phosphore existe en quantité notable, dans les régions souterraines, 4insi que le prouve l'existence de l'apatite en filons ou son

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déjà M. Élie de Beaumont avait signalé l'association constante de la glauconie et du phosphate de chaux. La répétition des niveaux phosphatés dans la série sé-

dimentaire n'est pas sans analogie, d'ailleurs, avec la fréquence des horizons ferrugineux. Nous pensons donc que les gisements de phosphate de chaux doivent être considérés, en général, comme résultant d'un apport interne ; cette substance aurait été amenée au jour par des sources chargées d'acide carbonique,

circulant dans des fissures de l'écorce terrestre. Elle se serait mélangée aux eaux de la mer et sa présence aurait contribué, pour une large part, au développement d'une faune abondante, dont elle aurait fossilisé les débris. Ces émissions auraient eu lieu dès les époques les plus anciennes de l'histoire de la terre, car le phosphore existe dans les roches cristallines et dans toutes les assises sédimentaires, depuis le silurien jusqu'au tertiaire.