Annales des Mines (1885, série 8, volume 8)
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A MONTLUÇON (ALLIER)
NOTE SUR L'EXPLOSION D'UN PISTON CREUX
des supports qui, après la coulée, laissent des trous que
l'on bouche ensuite au moyen de tampons vissés
et
rivés.
Par suite de l'explosion, le piston a été brisé en plus de vingt morceaux, qui ont été projetés à diverses distances : un morceau pesant 50 grammes a été retrouva à 20 mètres, quelques morceaux de 200 à 250 grammes
à 10 mètres, quatre morceaux de 3 kilogrammes à 1 mètre seulement du foyer ; le noyau du piston est demeuré fixé à la tige. D'après les dires des témoins, il s'est produit au moment de l'explosion une gerbe de flamme et de fumée qui
s'est élevée à une hauteur d'environ deux mètres audessus du foyer. Il convient de remarquer, en passant, que ce fait n'in-
dique pas nécessairement la présence de gaz combustibles dans l'intérieur du piston : le déplacement d'air produit par l'explosion suffit pour expliquer le phénomène qui a été observé. Les accidents de ce genre, quoiques rares, se produisent néanmoins de temps à autre dans les ateliers de construction ou de réparation. Nous nous bornerons à signaler ceux sur lesquels nous avon's des renseignements précis. M. Gibon, directeur des usines de Commentry, nous a
fait connaître qu'en 1872 une explosion .d'un
piston
creux en fonte s'était produite pendant le chauffage qu'on
lui faisait subir pour retirer la tige. Il explique ce fait par l'existence, dans le vide intérieur du piston, d'une certaine quantité d'eau qui y aurait pénétré grâce à la porosité de la fonte et à la pression de la vapeur : la chaleur produite par le chauffage aurait suffi pour vapo-
riser cette eau et déterminer une pression capable de vaincre la résistance de la fonte. M. Forquenot, ingénieur en chef du matériel et de la
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Compagnie du chemin de fer d'Orléans, nous a donné les détails suivants sur des faits analogues. « Le 18 février 1865, aux ateliers de Tours, un ajusteur ayant mis sur l'une des forges de 1a chaudronnerie un piston plongeur de pompe afin d'en chauffer l'écrou de la tige qui était fortement oxydé et qu'il devait démonter, ce plongeur a fait explosion, et des éclats de fer et de fonte ont été lancés dans toutes les directions. Un monteur, qui était près de là, a été blessé au menton
par un éclat de fonte et a été brûlé à la paupière inférieure de l'ceil droit.
On a supposé, pour expliquer cet accident, que le plongeur, qui était fermé au deux bouts, contenait une certaine quantité d'eau qui s'était vaporisée à très haute pression.
Le 8 juillet 1869, aux ateliers d'Ivry, un mortaiseur
était occupé à pratiquer une entaille dans un piston creux. Ayant voulu s'assurer que ce travail se faisait bien, il en approcha une lumière. Aussitôt une détona-
tion se produisit et il fut brûlé au visage et aux cheveux.
On pensa que l'intérieur du piston contenait du gaz qui s'était enflammé au contact de la lumière. »
Un fait du même genre a été constaté également à Paris dans les ateliers du chemin de fer de Paris à Lyon
et à la Méditerranée : on avait mis au four un piston creux, pris à la ferraille, sans s'être assuré que le bouchon avait été enlevé. On a eu une explosion formidable
qui a fait voler en éclats le piston et la porte du four on l'expliqua en admettant l'existence dans l'intérieur du piston d'une certaine quantité d'eau dont la vaporisation aurait produit une tension suffisante pour le faire éclater.
D'autres accidents analogues nous ont été signalés encore dans divers ateliers, mais comme nous n'avons