Annales des Mines (1885, série 8, volume 8)
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NOTE SUR L'EXPLOSION D'UN PiSTON CREUX
A MONTLUÇON (ALLIER). _
sur eux aucun renseignement précis, nous nous abstenons d'en parler.Quoi qu'il en soit, l'ensemble des faits précédents démontre que le chauffage des pistons creux, qui ont été en service pendant un certain temps, détermine, dans le vide intérieur, une pression suffisante pour vaincre la résistance de la fonte, et produire une violente explo-
directement, car l'accident arrivé dans les ateliers d'Ivry démontre qu'il peut exister dans l'intérieur des pistons creux un gaz explosible. M. Gibon, directeur des usines de Commentry, nous a fait observer que « l'on n'a jamais constaté d'une manière' bien certaine la quantité d'eau introduite dans l'intérieur d'un piston creux ; cependant, lorsqu'on perce un trou avant de chauffer, on obtient, au moment où le foret traverse la paroi, un petit sifflement occasionné par l'air comprimé qui sort de l'intérieur : cette compression est produite évidemment par l'eau qui a pris dans l'intérieur du piston une place d'une certaine importance. » D'autre part, M. Solacroup, ingénieur en chef adjoint
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sion.
Quelle est la cause de cette pression ?
Il faut d'abord écarter la dilatation de l'air contenu dans la capacité intérieure, car même si l'on atteignait dans le chauffage une température de 600° on n'obtiendrait qu'une pression de 4 atmosphères environ, pression bien inférieure à celle qui serait nécessaire pour vaincre la résistance de la fonte. Devons-nous admettre que, pendant la marche, il s'est introduit dans la capacité intérieure du piston une cer-
taine quantité d'eau qui a pu pénétrer par suite, soit d'une obturation incomplète obtenue par les tampons vissés, soit de la pression de la vapeur et de la porosité de la fonte? Cette dernière explication n'a en elle-même rien d'in-
vraisemblable, car on sait que la fonte, à moins de prendre certaines précautions spéciales, est toujours poreuse, au moins à de hautes pressions, en raison de soufflures imperceptibles qui se produisent par le refroidissement inégal des diverses parties ; dans le cas présent surtout, la forme de la pièce a dû déterminer, dans l'opération du moulage, des contractions inégales et irrégulières qui ont certainement causé de nombreuses soufflure s .
Il est donc possible, et même probable, qu'à la suite d'un service plus ou moins prolongé, il pénètre de l'eau
dans l'intérieur d'un piston creux en fonte ; nous ne croyons pas néanmoins que cette eau intervienne seule et
du matériel et de la traction de la Compagnie d'Orléans, nous informe que la Compagnie n'a jamais constaté la présence d'eau dans les pistons creux: de locomotives, ni de machines fixes il en a été trouvé par contre dans l'intérieur d'un flotteur en fonte (de niveau de machine fixe) et dans des' clapets creux en bronze dans certains cas le volume d'eau a pu atteindre le quart et même le tiers du volume total. Remarquons que le fait signalé par M. Gibon démontre seulement l'existence, dans l'intérieur des pistons, d'un gaz comprimé, mais rien ne prouve que cette compression soit produite par une introduction d'eau ; elle pourrait être le résultat de réactions chimiques.Ainsi, on pourrait supposer qu'il est entré à, l'intérieur
du piston une certaine quantité d'eau entraînant avec elle un peu des matières grasses qui Servent à la lubréfaction du piston, et que sous l'action de la chaleur les matières se volatiliseraient en donnant des carbures d'hydrogène ces derniers formeraient un mélange
explosif avec l'oxygène de l'air.
Il est d'ailleurs permis de penser que les actions chimiques qui ont lieu dans l'intérieur des pistons creux