Annales des Mines (1885, série 8, volume 8)
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APPLICATION DE LA MÉTHODE RATIONNELLE
Le problème de l'observation des espaces en fonction
du temps se réduit à deux termes 1° Repérage de distances égales ou inégales, aussi rapprochées que l'exigent les conditions particulieres de chaque problème ; 2° Constatation et enregistrement des temps corres-
pondant aux passages successifs en face des points re pérés. I° Repérage des espaces. Le mode de repérage des espaces est essentiellement variable avec la nature du problème ; dans les observations astronomiques, il se déduit de mesures angulaires simples ou combinées. Pour les recherches balistiques, on a disposé, à des intervalles
déterminés, des conducteurs électriques qui indiquent,
par la fermeture ou la rupture d'un courant, l'instant précis du passage des projectiles. Dans l'étude des trains de chemin de fer, les divisions de l'espace sont fournies directement, soit par les poteaux kilométriques et hectométriques disposés le long de la voie, soit par les longueurs des rails, soit par les tours de roues de la 'machine. Les intervalles kirométriques sont généralement repérés avec précision ; mais ils sont beaucoup trop espacés pour suffire à la description continue du mouvement considéré. Les distances hectométriques fournissent ordinairement des intervalles convenables ; la pose des poteaux n'est pas toujours faite d'une manière entièrement correcte ; mais commé on le verra, des erreurs isolées disparaissent dans l'analyse finale des résultats. Pour des mouvements de peu d'amplitude et où le repérage des espaces doit être très rapproché, le comptage des joints des rails peut servir utilement, soit que sur une ligne à double voie on observe le passage des éclisses de la voie opposée, soit que l'on compte les ressauts éprouvés
AUX ÉTUDES DYNAMOMÉTRIQUES.
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au passage des joints par les essieux du véhicule même où on est placé.
L'observation du nombre des tours de la machine est un moyen à la fois simple et très sûr pour les vitesses modérées ; aux grandes vitesses, il devient incertain, quelle que puisse être l'habitude de l'observateur. L'installation, extrêmement facile, d'un compteur à mouvement
ralenti, sur l'un des essieux, permet d'opérer à toutes les vitesses avec une sûreté absolue. 2° Mesure du temps.
La lecture des temps corres-
pondant à la rencontre d'une série de repères est une observation absolument simple par elle-même et sur laquelle, au premier abord, il semble inutile d'insister. Cependant c'est là que réside toute la difficulté des expériences cinématiques. Si on observe, en effet, que l'expérimentateur, supposé muni d'une montre ordinaire, devrait, au passage de chaque repère : 1° porter les yeux
du point observé sur le cadran de la montre ; 2° lire instantanément la position exacte d'une aiguille en mouvement, sans qu'il soit possible de corriger, ni même de constater après coup, une erreur commise ; 3° enregistrer sur place cette observation avant de passer à la mesure suivante ;
on conçoit que des opérations de ce genre
soient regardées comme impropres à la mesure d'intervalles très rapprochés. Toutes ces difficultés sont écartées et la mesure du temps acquiert un extrême degré de précision par l'emploi du compteur chronographe.
Cet instrument, trop peu connu et trop peu pratiqué, est une simple montre de six centimètres de diamètre, dont le cadran est parcouru par une grande aiguille dans l'intervalle d'une minute. Le contour du cadran est divisé en secondes et chaque seconde en cinq intervalles égaux.
A l'extrémité de l'aiguille indicatrice est un petit ré-