Annales des Mines (1885, série 8, volume 8)
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EXPLOSIONS DE POUSSIÈRES DE HOUILLE.
COMMISSION PRUSSIENNE DU GRISOU.
Théorie de l'inflammation et de l'explosion des pousDans toutes ces expériences, les poussières sières. jouent un double rôle. Elles deviennent d'abord incandescentes sous l'influence du coup de mine, et donnent une coloration rouge sombre à la flamme ordinairement jaunâtre de la poudre ; comme elles restent en ignition
pendant un temps appréciable, il en résulte pour la flamme un allongement sensible. Cette action est analogue à celles qu'exerceraient d'autres matières pulvérulentes même inertes, comme MM. Abel et Anderer l'ont démontré pour la magnésie. La seconde action est la combustion des gaz formés pendant la première période. Cette combustion peut elle-
même s'opérer de deux manières différentes ou bien les gaz brûlent au fur et à mesure de leur formation, ou
bien ils s'accumulent en assez grande quantité pour former un mélange explosif. C'est le premier mode qu'on a observé le plus souvent. La flamme se propage généralement avec une vitesse de 1 mètre par seconde ; elle est soumise toutefois à des mouvements de va-et-vient, qui proviennent probablement de l'irrégularité de la combustion des gaz. Le second mode s'est produit surtout avec les poussières de Neu-Iserlohn et de Pluto, qui ont donné une violente détonation. Les phénomènes obtenus ont été encore beaucoup plus
intenses quand on a augmenté la longueur garnie de poussières. Avec une longueur de 20 mètres pour les charbons de Neu-Iserlohn et de Pluto, on a de fortes détonations, les soupapes de sûreté sont violemment projetées, et par les ouvertures on voit sortir des colonnes de flammes, de couleur rouge sombre, ayant de 1 à 2 mê. tres de longueur ; puis viennent d'épaisses fumées noires répandant une forte odeur de goudron et obscurcissant l'air autour de la galerie pendant plusieurs minutes. Avec une longueur de 30 mètres, l'explosion devient encore
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plus intense, la flamme sort de 7 mètres par l'orifice libre de la galerie, qui a 51 mètres, et le wagonnet servant à apprécier les effets mécaniques est projeté à 7 ou 8 mètres.
« Il est donc hors de doute que, avec cette qualité de houille , on pourrait augmenter d volonté la longueur de la flamme en augmentant la longueur de galerie garnie de poussière». D'où la possibilité de véritables explosions de poussières en l'absence de toute trace de grisou. Influence de la composition chimique. Il peut être établi, par le tableau donné précédemment, que les effets produits augmentent avec la proportion de matières volatiles. Cette conclusion, à laquelle on pouvait s'attendre .
après les travaux de MM. Galloway, Abel, Milliard et Le Chatelier, ne doit pas être poussée trop loin, et il faut bien se garder d'affirmer, comme on l'a fait quelquefois, que, au-dessous de 16 p. 100 de matières volatiles, les poussières sont inoffensives.
On trouve d'ailleurs d'assez nombreuses exceptions à cette règle, et cela résulte de ce que ce n'est pas la teneur, mais bien plutôt la rapidité avec laquelle les gaz distillent, qui joue un rôle prépondérant. Or, M. le docteur Mack a récemment montré que ce ne sont pas toujours les houilles les plus riches en gaz qui perdent le plus rapidement leurs matières volatiles par l'échauffement, mais plutôt celles de teneur moyenne : 22 à 23 p. 100.
Il est difficile de se prononcer dès à présent sur le rôle que peuveut jouer les proportions d'oxygène, d'azote et d'hydrogène ; de nouveaux essais doivent être entrepris pour éclaircir cette question. Généralement les poussières perdent parla combustion moins d'oxygène que d'hydrogène; quelquefois même, on a constaté une augmentation d'oxygène. Il .semtle aussi que quand la proportion de ce