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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

placés dans le même axe et le corps de certains rivets avait pris de l'inclinaison. Enfin, un défaut de construction grave et patent a pu être relevé ; les tôles des deux premières viroles ont é4 cintrées perpendiculairement au sens du laminage; les fibres du métal étaient donc parallèles aux génératrices. Essais faits sur les tôles saines de la chaudière par M. Oppermann. Rupture.

Dans le sens du laminage Perpendiculairement

.

291,51 241,64

Allongement

6 p. 500 4

Ces chiffres indiquent une tôle de qualité médiocre. Causes de l'accident. M. l'Ingénieur ordinaire con« dut de ce qui précède que les vices de construction si« gnalés plus haut ont amené des fuites le long des tôles qui reposaient sur la murette. Cette dernière s'est lin bibée de liquide, surtout au droit des lignes de rivure justement aux points ou des corrosions si manifestes on été signalées. Les visites superficielles, auxquelles on procédait, n'ont

pu révéler ces dangereuses avaries, qu'un essai à froid aurait sans doute manifestées. L'épreuve décennale réglementaire ne devait avoir lieu que le 17 novembre 1885,

mais les visites prévues par l'article 36 du décret Mt 30 avril 1880 n'ont pas été faites. Avis de l'Ingénieur en chef. M. l'Ingénieur en chef de Cizancourt adopte les conclusions précédentes. Il te« marque que l'emploi discontinu et les chômages fréquents

de l'appareil ne tombent pas dans le cas du chômage prolongé prévu par l'article 3 du décret du 30 avril 1880; mais cet emploi irrégulier aurait dû appeler Fat. tention des industriels intéressés sur l'utilité d'épreuves à froid plus répétées.

DANS LA BRASSERIE PHOCÉENNE A MARSEILLE. 635

En outre et quelle que soit l'influence de la mauvaise construction sur la rapidité avec laquelle les tôles se sont corrodées, des visites extérieures consciencieuses auraient révélé la cause si patente de danger que cette chaudière présentait sans doute depuis longtemps.

Les faits constatés plus haut Avis du rapporteur. fixent péremptoirement la cause même de l'accident du 23 juin 1885; sur 90 centimètres de largeur et suivant toute la longueur de ses génératrices inférieures, l'enveloppe extérieure de la chaudière reposait sur une murette en maçonnerie longitudinale, qui s'est imprégnée de liquide. Les corrosions se sont surtout attaquées aux deux côtés des lignes de rivets ; elles ont été tellement intenses que l'épaisseur du métal, primitivement de 13 millimètres, a été réduite par places à moins de 1 millimètre. Pendant les neuf premières années, MM. Rougier et Bernard ont brûlé du lignite de Fuveau, qui est sensiblement pyriteux et dont les fumées ont pu contribuer à rendre corrosifs les liquides imprégnant la murette. Durant les deux dernières années, on a consommé du charbon de Cardiff.

Deux défauts graves de construction ont été relevés le premier, indubitable, consiste en ce que les tôles des deux plus grandes viroles ont été cintrées perpendiculairement au sens du laminage ; cette disposition vicieuse a diminué la résistance de l'appareil suivant les sections

passant par son axe, et rendu plus facile la déchirure suivant les génératrices inférieures du corps cylindrique. Le second défaut relevé consiste dans la mauvaise confection des lignes de rivure qui ont dû favoriser les fuites, faciliter l'imprégnation de la murette et finalement causu les corrosions auxquelles l'appareil a succombé. Mais il convient de remarquer que les rivures se prolongeaient au delà de la partie reposant sur la murette, et que dans