Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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242 ÉTUDE DES MOUVEMENTS DE L'ÉCORCE -TERRESTRE
de M. de Rossi conviennent également à l'étude des ondulations sismographiques, à la condition de donner aux pendules une longueur d'au moins l'n,b0. Microphone sismique. M. de Rossi, en imaginant d'appliquer le microphone à l'étude des mouvements sis-
miques, a doté la sismologie d'un de ses 'appareils les plus sensibles et les plus simples. Le microphone, dont les plus faibles vibrations se traduisent dans un téléphone par des bruits très perceptibles, est, en effet, on ne peut plus apte à révéler d'une façon très nette les vibrations du sol. En plaçant un microphone dans la solfatare de Pouzzoles, M. de Rossi entendit dans le téléphone des rumeurs si intenses qu'on pouvait même les percevoir à distance (A). Mais, pour qu'elles agissent sur le microphone, il n'est pas nécessaire que les vibrations soient aussi fortes que dans le voisinage du Vésuve. Les plus petites oscillations du tromemètre peuvent être révélées par cet appareil. Le microphone sismique doit être assez lourd pour bien adhérer au sol, et il doit avoir en même temps une assez grande inertie pour être insensible aux bruits des environs. Une bascule métallique, reposant par une extrémité sur une borne, forme un microphone sismique très convenable ; on peut aussi faire reposer la bascule
sur une montre de poche dont le tic-tac transmis au téléphone augmente très nettement d'intensité quand il se produit une ondulation microsismique ; ce dernier genre de microphone donne des résultats très concordants avec
le tromomètre normal. M. Mugna , directeur de l'observatoire de Forli, imaginé une combinaison du pendule et du microphone, (*) Balletino del vulcanismo italiano (rédigé par M. S. de
Rossi).
ET DES DÉGAGEMENTS DE PRODUITS GAZEUX. 243
qui donne également de bons résultats. Au fond d'un puits solidement muraillé en ciment, à 5 mètres au-dessous du niveau du sol, est fixé verticalement un prisme en charbon
de cornue, qui porte à sa base supérieure une cavité conique. Dans cette cavité vient reposer un cône de laiton du poids de 250 grammes, qui est suspendu par un fil de 3 mètres de long à une solide console, encastrée dans
les parois du puits. La pointe du cône de laiton pénètre légèrement dans le charbon. Le cône de laiton et le prisme
de charbon constituent une sorte de microphone qui est complété par une pile électrique et un téléphone Bell, formant un circuit fermé. Quand, par suite des mouvements du sol, le pendule tend à osciller, le cône de laiton touche et presse plus ou moins les parois de la cavité du prisme de charbon, et il en résulte dans le courant électrique des variations d'intensité qui font vibrer le téléphone.
M. Mugna a donné à cet appareil le nom d' auscultateur endogène; il est doué d'une grande sensibilité. § 4.
Oscillations lentes «lu sol.
L'étude des oscillations lentes du sol, ou des variations apparentes de la verticale, a été entreprise, dès 1837, par un savant français, M. Antoine d'Abbadie , d'abord en observant de longs niveaux à bulle d'air, puis au moyen d'un appareil spécial installé dans son observatoire d'Abbadia, dans les Basses-Pyrénées (*) Le principe de cet appareil est le suivant : on observe la position de l'image réfléchie d'un point fixe, dans un bain de
mercure situé à une forte distance en contre-bas. Les variations de position de cette image donnent le double (*) Recherches sur la verticale, par M. Antoine d'Abbadie (Annales de la Société scientifique de Bruxelles, 181).