Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)

248 ÉTUDE DES MOUVEMENTS DE L'ÉCORCE TERRESTRE

vette à mercure porte un support plan de 0m,14 de diamètre, sur lequel repose un miroir plan en verre argenté de même diamètre. Le microscope voit donc deux images du même point lumineux, l'une réfléchie sur le mercure

dont la surface reste horizontale, l'autre réfléchie sur le miroir argenté qui participe au mouvement du sol. Les déplacements relatifs de ces deux images sont mesurés à l'aide d'un micromètre à deux vis rectangulaires. Nous avons nous-même indiqué dans une Note insé-

rée aux comptes rendus des séances de l'Académie des sciences et dont nous reproduisons ci-après un extrait (*), le principe d'un nouvel appareil permettant de constater par enregistrement continu les mouvements de l'écorce terrestre. « Pour se soustraire à toute influence provenant des résistances passives et pour obtenir un enregistrement continu, M. Chesneau, frappé des remarquables résultats

obtenus par M. Mascart dans son électromètre atmosphérique au moyen de l'enregistrement par la photographie, a eu l'idée de prendre comme poids du pendule une lentille convergente, et de la faire traverser par un fais-

ceau lumineux émanant d'un point fixe par rapport au pendule, et dont l'image conjuguée, donnée par la lentille, vient se peindre sur un papier photographique. La ligne droite joignant le centre optique de la lentille au point lumineux joue le même rôle que le levier multiplicateur de l'appareil de M. Bouquet de la Grye : le mouvement apparent de la lentille est multiplié dans le rapport

des distances à la lentille, de l'image et du point lumineux. La multiplication peut être rendue aussi grande qu'on le désire, et l'appareil se prête ainsi à l'étude des (*) Sur un moyen de constater par enregistrement continu les petits mouvements de l'écorce terrestre, par 111. B. de Chancourtois (Comptes rendus, t. XCVII, séance da_25 juin 1883).

ET DES DÉGAGEMENTS DE PRODUITS GAZEUX. ' 249

mouvements microsismiques aussi bien que des variations apparentes de la verticale. « MM. Lallemand et Chesneau ont étudié la réalisation pratique de cette idée : nous nous sommes convaincus de la possibilité d'établir dans des puits de mine de longs pendules enregistreurs fondés sur ce principe. On peut avantageusement placer la source lumineuse et l'appareil enregistreur à l'extérieur du puits, de façon à supprimer toute gêne et- tout danger dans le maniement de l'appareil. L'enregistrement ordinaire sur une bande de papier mobile présentant, dans l'espèce, le grave inconvénient de rendre difficile la constatation de la composante du mouvement du pendule parallèle au déplacement du papier, M. Lallemand a eu l'idée d'y substituer un enregistrement sur une feuille fixe, le temps se trouvant dans ce cas marqué sur la courbe elle-même par des éclipses convenablement espacées, déterminées automa-

tiquement par un mouvement d'horlogerie. La courbe ainsi tracée représente donc exactement le mouvement même du pendule. »

Nous pensons qu'avec cet appareil on pourrait non seulement étudier les oscillations lentes du sol, mais encore enregistrer les ondulations microsismiques. En donnant en effet une longueur considérable au pendule, celui-ci resterait tout à fait insensible à des impulsions dont la période est voisine d'une seconde, et le centre

optique de la lentille représenterait d'une façon prosqu'absolue un point fixe dans l'espace, par rapport aux mouvements oscillatoires assez rapides du sol, auxquels la source lumineuse participe. En sorte que sur la courbe d'ensemble représentant les variations lentes de la verticale, viendraient s'ajouter les Mouvements microsisiniques du sol, dont l'amplitude serait ainsi obtenue en

grandeur proportionnelle, ce que ne donne aucun des appareils décrits précédemment.