Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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ET DES DÉGAGEMENTS DE PRODUITS GAZEUX.
254 ÉTUDE DES MOUVEMENTS DE L'ÉCORCE TERRESTRE
Elle est en général d'autant plus grande que la secousse
ibitiale a été plus forte, et elle décroît à mesure
que
l'onde s'éloigne du foyer d'origine. M. Magnus Nyrèn a observé, à la suite d'un tremble-
ment de terre survenu à Iquique (Pérou), des oscillations atteignant jusqu'à 2 secondes dans la bulle d'un niveau sensible de l'Observatoire de Pulkova. Il en a conclu que la vitesse moyenne de transmission de l'ébranlement devait être de 2k,4 par seconde. D'une manière générale, les tremblements de terre proprement dits paraissent obéir à des lois moins nettes et moins marquées que leurs diminutifs, les mouvements microsismiques.
b. Mouvements mierosismiques. Les observations faites à ce sujet depuis une dizaine d'années en Italie ont conduit à d'intéressantes conclusions Le sol >de la péninsule italienne paraît être dans un état vibratoire permanent. On constate des périodes d'extrême agitation, qui ont reçu le nom de bourrasques sismiques, et qui durent d'ordinaire une dizaine de jours. Ces bourrasques, qui sont séparées par des intervalles de calme relatif, sont plus régulières en hiver surtout, mais elles présentent des maxima bien marqués à l'époque des équinoxes d'automne et du printemps, où elles dégénèrent habituellement en tremblements de terre. Elles sont souvent aussi en relation étroite avec les brusques variations barométriques. On leur donne alors le nom de bourrasques barosismiques, pour les distinguer des premières, désignées du nom de bourrasques voleanosismiques. Au début d'une tempête sismique, les vibrations sont d'habitude courtes. Une bourrasque durant deux ou trois jours peut se souder à une autre bourrasque. Une dépression barométrique survenant pendant une tempête sismique en augmente l'intensité, tandis qu'une
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élévation du baromètre tend au contraire à l'éteindre. Les bourrasques sismiques, tantôt restent purement locales, tantôt font sentir leur action sur une grande étendue de pays. L'orientation du plan d'oscillation du tromomètre est
différente en chaque lieu, suivant l'allure des chaînes de montagnes ou des vallées voisines. D'après M. de Rossi , cette orientation serait normale à la direction des failles, les lèvres des fractures subissant un mouvement alternatif d'élévation et d'abaissement qui donnerait naissance à deux séries d'ondes , les unes parallèles, les autres perpendiculaires à la direction des lignes de fractures. Les mouvements microsismiques n'auraient, d'après le P. Bertelli, aucune relation avec la pluie, le vent, les variations de la température ou de l'électricité atmosphé-
rique. D'après M. Galli, ils augmenteraient d'intensité quand le soleil et la lune sont près du méridien. Les ondulations microsismiques observées dans différentes villes ne sont pas absolument synchrones, mais se succèdent à de courts intervalles. Les courbes annuelles d'activité sismique moyenne pour chaque mois présentent la même allure générale pour différentes localités. Elles offrent des minima vers
le solstice d'été, des maxima vers le solstice d'hiver, et montrent un accord remarquable avec la courbe de répartition par mois des 5.879 tremblements de terre relevés par Manet. A Florence, les trépidations verticales micro sismiques
augmentent généralement d'amplitude et d'intensité à l'approche d'un tremblement de terre. le.
Il arrive parfois qu'un tromomètre indique des
mouvements sismiques intenses pendant qu'un appareil identique, installé à une faible distance, reste complètement inerte. Ceci semblerait démontrer l'existence Tome IX, 1886.
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