Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
Page : Image 154
Révision de 27 janv. 2015 10:48:20, edited by Anonymes
NOTE SUR LE PROFIL DES CAMES DES BOCARDS.
282 NOTE SUR LE PROFIL DES CAMES DES BOCARDS.
NOTE SUR LE
PROFIL DES CAMES DES BOCARDS Par M. Arthur THIBÉ, professeur à l'École des mines d'Ouro-Preto ( Brésil).
283
la courbure de la surface supérieure de la came, propre à rendre la résistance toujours uniforme ; il trouva qu'elle
était la développante de l'arc de cercle qui serait décrit, pendant l'élévation du pilon, par un des points de la circonférence, dont le centre serait sur l'axe de l'arbre, et qui aurait pour rayon la plus courte distance de l'axe de
l'arbre, à la ligne sur laquelle se meut l'extrémité du mentonnet. »
Cette règle, reproduite dans les principaux ouvrages de mécanique appliquée (Poncelet, Morin, etc.), devint
rapidement classique, et le tracé en développante de cercle est aujourd'hui indiqué partout (*) pour le profil des cames des bocards.
On connaît la règle qui sert au tracé théorique des cames qui soulèvent les mentonnets des flèches de bocards. Cette règle, partout admise aujourd'hui, consiste à prendre pour profil de la came une développante de cercle.
Cette règle, déjà ancienne, paraît remonter à Bélidor. Si l'on s'en rapporte à un Mémoire sur les machines à pilons, lu à la Conférence des mines en l'an VII, par le citoyen Lefroy, ingénieur des mines, et publié dans le quatorzième volume du Journal des mines (no 80, floréal an XI, p. 106 et suiv.), c'est Bélidor qui, le premier, aurait donné cette règle de la développante pour le tracé profil des cames, clans les bocards. « On avait cru d'abord (dit ce Mémoire sur les machines à pilons) que, dans
ces sortes de machines, l'on ne devait pas s'attacher à
rendre le mouvement uniforme pour chaque pilon. Dans cette persuasion, la surface supérieure de la came était plane ou circulaire. Mais l'expérience fit bientôt voir que l'on s'était trompé Ces observations, qui n'échappèrent pas à Bélidor, le portèrent à rechercher
Cette règle du tracé en développante est une conséquence de la théorie des engrenages. Dans l'engrenage d'une crémaillère avec un pignon, si les dents de la crémaillère ont un flanc rectiligne droit, le profil conjugué sur le pignon est une développante de cercle. Or, la flèche d'un bocard, avec son mentonnet, peut être assimilée à une crémaillère dont la denture se réduirait à un seul flanc droit. Par conséquent, si l'on veut adopter pour la came le profil conjugué de ce flanc droit, conformément à la théorie des engrenages ordinaires, ce profil conjugué est une développante de cercle. Dans le problème général des engrenages ordinaires,
qu'il s'agisse de deux roues dentées ou bien d'une crémaillère et d'un pignon, les profils sont déterminés par (*) Poncelet, Cours de mécanique appliquée aux machines, p.215; Morin, Leçons de mécanique pratique, Notions géométriques sur les mouvements, p.168; Bour, Cours de mécanique et machines, tome I, p. 209; Bésal, Traité de mécanique générale, tome III, p. 300; Callon-I3outan, Cours d'exploitation des mines, tome III, p. 40; Ad. Lesoinne , Préparation mécanique des minerais, p. 111 ; Rittinger, Aufbereitungskunde, p. 85 Gaetzcshmann, Die Aufbereitung, p. 228.