Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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MISE EN FEU
la pelle et recouvert de terre à four. Par-dessus
DES HAUTS FOURNEAUX A L'ANTHRACITE. on
pose deux lourdes plaques de fonte. Si le remplissage a été bien fait, un fort appel d'air se produit aux tuyères, et l'inflammation se propage régulièrement dans la masse. Quelquefois cependant l'appel ne se fait pas, quand la température ambiante s'élève brusquement, parce que la charge reste plus froide que l'atmosphère. On peut alors monter de petites buses et donner un peu de vent à faible pression, les tuyères restant ouvertes. Si la combustion est trop lente, il est à craindre que certaines parties de la masse de bois ne brûlent pas et que la charge ne descende irrégulièrement.
Au bout de 10 heures, c'est-à-dire 16 à 20 heures après l'allumage, les charbons incandescents commen-
cent à arriver devant les tuyères, qu'on lute aussitôt. Mais quand la masse incandescente s'est montrée devant
toutes les tuyères, on les rouvre afin de laisser rentrer l'air pendant une heure, pour activer le feu avant de donner le vent. Il est bon, d'ailleurs, de ne pas attendre plus longtemps. A G-lendon, on donne le vent dès que tout le bois est carbonisé, ce qu'on reconnaît en introduisant par les tuyères une barre de fer pointue, qu'on pousse aisément de part en part quand il ne reste plus de bois non brûlé. Dans quelques usines, contrairement à ce que nous venons de dire, avec des fourneaux à poitrine fermée, on laisse les tuyères ouvertes tant que le tirage naturel subsiste. Au point où nous sommes arrivés, on peut, si des circonstances imprévues l'exigent, fermer toutes les ouver-
tures du fourneau et attendre 24 et même 48 heures avant de donner le vent. Mais si l'on tarde davantage, lj
on s'expose aux accrochages. Si d'ailleurs quelque appa-
reil fonctionne mal et exige cet arrêt, c'est la marque d'une grande négligence, car on a eu ;tout le temps nécessaire pour réparer et mettre en parfait état le matériel.
Deux ou trois heures avant de donner le vent, on a eu
soin d'allumer des feux ardents sous toutes les chaudières; un feu de houille brûlera dans la chambre de combustion ou au centre des massifs de briques des appareils à air chaud. Il faut, en effet, que les parois des fourneaux et les carneaux soient bien chauds pour que le gaz s'allume à coup sûr en y pénétrant. Il est préférable de ne pas donner le vent avant que les gaz du gueulard ne soient combustibles ; il ne convient pas non plus de l'allumer avant de fermer la trémie de chargement, car il peut alors se produire des explosions sous la tré-
mie et même à l'intérieur de la charge. On a vu ces explosions projeter en l'air et même briser les trémies, en ruinant la maçonnerie qui les porte, causant ainsi de dangereux retards. On ne fermera donc la trémie que lorsque le dégagement du gaz est abondant ; on laisse en même temps fermés les registres d'admission de gaz aux appareils. Tout l'air contenu dans les conduites s'échappe par les joints et on n'a pas d'explosion à redouter. On ouvre alors les registres lentement et l'un après l'autre. Dans quelques usines, on envoie au préalable dans les conduites les gaz de la combustion des feux allumés dans les appareils pour chasser l'air. Dans tous les cas, en marche normale comme à la mise en train, il est bon qu'il y ait toujours excès de pression dans les conduites de gaz. Ajoutons qu'on doit commencer à donner le vent et allumer le gaz pendant le jour. Dans quelques usines, on fait usage au début de buses à
section réduite, qui n'ont parfois que 5 centimètres de diamètre. On lute soigneusement le joint entre la buse et la tuyère ; le mieux est encore de tourner sur la buse une portée conique qui s'ajuste sur un siège ; on évite ainsi les fuites, et le remplacement des buses est facile. Dans d'autres usines, on se sert des buses définitives, mais en rédui-
sant la pression du vent. Dans les fourneaux à nom-