Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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GÉOLOGIE ET INDUSTRIE MINIÈRE
DU. ROYAUME DE PÉRAK ET DES PAYS VOISINS. 385
Un grand nombre de mines ont été créées dans les ravins
Voyage d'exploration dans l'intérieur de la presgu"ge.
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comme dans la partie large de la vallée. Les unes sont des exploitations indigènes (malaises ou chinoises), parmi
lesquelles la plus importante est celle du radja
- les
autres appartiennent à la Société anglaise et se trouvent un peu au-dessous des exploitations indigènes. Les gîtes
d'étain du nord de Pappan sont très profonds et très riches, ils reposent sur des argiles bleuâtres (kong) dont l'épaisseur est inconnue. Ceux qui sont exploités par les Européens se sont, au contraire, déposés sur des calcaires dont ils remplissent les interstices. La coupe des travaux de la Compagnie anglaise (fig. 2 et
3, Pl. IX) présente une série d'alternances sableuses et argileuses, au milieu desquelles sont trois lits de végétaux couchés, qui, par la taille énorme des arbres qu'ils renferment, ne sont pas de nature à favoriser l'exploitation. Les alluvions reposent, comme à Lahat, sur des formations calcaires ; l'étain s'y trouve en lentilles disséminées dans la marne ou dans les cavités laissées entre
les blocs calcaires. Les minerais du fond sont souvent d'une grande richesse ; quand à ceux de la surface, ils sont ordinairement très pauvres et ne supportent pas les frais d'extraction. Je n'ai pas eu le temps d'étudier en grands détails les environs de Pappan, mais tout me porte à croire que la coupe de cette vallée serait très peu différente de celle de Lahat. En effet, on rencontre les calcaires depuis les travaux de la Compagnie anglaise jusqu'à Campong Tatsir,
au delà desquels ils disparaissent sous les alluvions de la vallée de Kinta. Dans les montagnes qui se trouvent au nord et à l'est de Pappan, j'ai rencontré des granites, des pegmatites et des granulites. Il est donc fort probable que les affleurements des schistes se trouvent au niveau des mines chinoises et de l'exploitation du radja Bila.
Chargé par le gouvernement anglais de Pérak de dresser une carte topographique de la haute vallée du S. Kinta, de celle du S. Pluss, du S. Piah, ainsi que de la grande chaîne de partage des eaux de la péninsule, j'ai parcouru pendant deux mois ces intéressantes régions où aucun Européen n'avait encore pénétré. J'en ai rapporté d'intéressants documents au point de vue de la géologie de la presqu'île malaise. Je donne mes observations suivant l'ordre chronologique où elles ont été faite (V. la carte, Pl. VIII).
De Penkalan Bahrou (*) à C. Ka17 juillet 1881. payang. Je suis le cours du S. Raya qui traverse des alluvions anciennes analogues à celles de- Lahat et de Pappan. 18 juillet.
Campong Kapayang. Ce village est situé
au sud d'un énorme massif calcaire ; il est à la limite de navigation des grosses pirogues. Plusieurs fonderies chi-
noises et malaises traitent les minerais d'étain des environs.
19 juillet. Ascension du G. Lano (**), grande montagne calcaire (alt. 461 mètres), d'où je puis prendre des angles sur tous les- sommets voisins. Le G. Lano se compose de
calcaires-marbres blancs ou grisâtres ; il est terminé presque verticalement de tous les côtés. A sa base sont de vastes cavernes tapissées de stalactites. Levé du cours du S. Raya, de C. Kapayang au G. Àfignous el. La rivière coule au milieu des allu20 juillet.
vions; çà et là quelques affleurements de marbres produisent des rapides et des cascades. A droite et à gauche (*) Le gué neuf. (**) Lano dans la langue des négritos signifie « forêt sauvage ».
(***) Ainsi nommé à cause du S. Aiignous ou Arignat, rivière Chaude qui prend sa source près du pied de cette montagne.