Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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GÉOLOGIE ET INDUSTRIE MINIÈRE
DU ROYAUME DE PÉRAK. ET DES PAYS VOISINS. 419
buis dans le royaume de Pérak, les norias ont été rem« placées par des pompes à vapeur (à rotation), qui don« nent d'excellents résultats, tant au point de vue écu°. mique qu'à celui de la rapidité du travail. Elles sont actionnées par de petites locomobiles de 8 à 12 che.
vaux de force .et permettent d'enlever en
quelques
heures seulement l'eau de tous les chantiers d'une ex« ploitation, alors 'qu'avec les norias ce travail exigerait presque toute la journée. Les chantiers chinois sont en général bien plus impo,tants que ceux des Malais. Aussi l'exploitation s'y faitelle d'une manière plus régulière. Les ouvriers du fond ,sont toujours employés à la même besogne, tandis que
des escouades de laveurs restent à côté des
sluices.
Sagement appliqué, le principe de la division du travail a donné, là comme ailleurs, d'excellents résultats. Dans ces conditions, le Tao-ké, qui exploite une mine
Mais quand par hasard le terrain pris à l'aveugle est réellement bon, le nouveau Tao-/ce' s'enrichit rapidement,
car le Chinois a réellement le génie de l'industrie et du commerce ; il
est très habile administrateur dans les
grandes opérations comme dans les petites. Il connaît sa force, et croit qu'elle tient aux coutumes que lui ont transmises ses ancêtres ; aussi ne renonce-t-il à celles-ci qu'avec beaucoup de répugnance. L'arrivée des premières machines à vapeur d'épuisement dans le district de Larout a produit une vraie révolte parmi les coolies ; ce n'est qu'à la longue que les ouvriers se sont habitués aux pompes.
Il est fort probable que, si quelque Tao-ké cherchait à remplacer le Tchang-/col et le pikoulane par des pelles, des pioches et des brouettes, le même fait se présenterait de nouveau.
Métallurgie.
de richesse ordinaire et qui produit environ 400 pikouls (2.612 kilogrammes) d'étain par mois, dépense par
tonne de 700 à 1.100 francs, ce qui lui donne un bénéfice de 1.500 à 1.100 francs par 1.000 kilogrammes d'étain, y compris les frais de traitement métallurgique, mais sans compter les taxes. Mais il est à remarquer que l'exploitant chinois n'est pas chargé de frais généraux: il est lui-même son ingénieur et son comptable ; en outre il vend -à ses coolies l'opium, la nourriture et les habits,
et fait sur ce commerce des gains considérables.
En
somme il n'a à payer que la différence entre le salaire et les dépenses de ses coolies. C'est ainsi que s'est faite la fortune d'Ah-Koué, le grand Tao-ké de Thaïping, qui, venu il y a vingt ans environ comme simple coolie, possède aujourd'hui des millions de dollars. Les Chinois ne font que très peu de travaux de rechel. ches ou du moins ils les font insuffisants ; ils se guident surtout sur l'aspect des lieux et suivent leur sentiment,
Quatre procédés métallurgiques sont usités dans le royaume de Pérak ; on peut les classer d'après la forme des fours employés. Ces derniers, également au nombre de quatre, sont, en suivant l'ordre chronologique de leur apparition dans le pays : 1° le four malais; 2° le four siamois ; 3° le four chinois en terre ; 4° le four chinois en briques.
Tous ces appareils appartiennent au type « four à manche ». Ils consomment du charbon de bois et sont à marche continue. Four malais. Il se compose d'un cylindre de terre battue tf (fig. 1, 2, 3, 4, 5, Pl. X) de 1 mètre sur 1'n,20 de hauteur. La cavité interne (voir les coupes, fig. 4 et 5) est très irrégulière, elle présente un rétrécissement très marqué un peu au-dessous de son ouverture, tandis qu'à la base elle est plus large. Une tuyère débouche au-des-