Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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GÉOLOGIE ET INDUSTRIE MINIÈRE
de paniers et quelquefois de pelles en bois (fig. 9, a b).
- un bâton pointu d'environ
Leurs autres outils sont
3m,60 de longueur (fig. 11), employé pour ouvrir le trou de coulée lorsqu'il vient à se boucher, et un petit plateau de bois fixé perpendiculairement à un bâton et qui sert à boucher le trou de coulée à l'aide d'un tampon d'argile (fig. 10). Les fonderies malaises pour le traitement des minerais d'étain sont d'une grande simplicité de construction. Un hangar (fig. 12) renfermant un four F, avec sa soufflerie
S, un trou à sable T pour couler les lingots, un lit A
pour les hommes qui passent la nuit, voilà tout ce dont se compose l'établissement métallurgique de Khan Monié. L'usine est traversée par un ruisseau R, dont l'eau circule dans des troncs d'arbres creux emboîtés bout à bout. Les Malais cherchent toujours à simplifier, autant que possible, les constructions et les travaux; ils sont très
paresseux et opèrent toujours en petit avec des moyens mesquins.
J'ai dit plus haut que les fondeurs malais achètent aux mineurs les minerais à raison de 4 10 à 12 du pikoul et
qu'ils prélèvent 20 p. 100 en nature pour les frais de métallurgie. Par suite de ces arrangements, la tonne de minerai leur revient à 1.275 francs environ, et si nous ajoutons à ce prix celui du traitement métallurgique, 186 francs environ, et les impôts 230 francs (moyenne des quatre dernières années), nous voyons que, les frais
montant à 1.700 francs, le fondeur réalise un bénéfice variant de 300 à 500 francs par tonne ; aussi les mineurs préfèrent-ils faire eux- mêmes la métallurgie de leurs minerais. Il en est résulté qu'un grand nombre de petites. usines ont été créées dans le pays. Combustibles.
Nous avons vu que le charbon de
DU ROYAUME DE PERAK ET DES PAYS VOISINS.
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bois est le seul combustible employé pour la métallurgie dans le royaume de Pérak. Le prix élevé de la houille et la grande difficulté des transports empêchera longtemps encore d'employer d'autre combustible. Les charbons se préparent de la façon la plus primitive ; les Malais comme les Chinois se livrent à cette industrie. Ils abattent de gros arbres et, après les avoir laissés perdre leur sève, ils les allument par une extrémité en les recouvrant de terre. Le feu se propage lentement et carbonise la majeure 'partie du tronc d'arbre. Les combustibles préparés de cette manière sont très imparfaits, et renferment beaucoup de matières volatiles. Pour se servir utilement de cette méthode, il est indispensable de n'employer que des essences très tendres dans lesquelles le feu puisse se propager facilement et en même temps d'avoir de très gros arbres. Le polio (") marentie et le poko toualang sont les seules essences qui se prêtent à ce mode de carbonisation. Les marenties et les toualangs sont abondants dans les forêts de Perak: ce sont de beaux arbres, dont le tronc, généralement très droit, atteint parfois des dimensions considérables. J'ai vu des exemples de marentie présentant à la base du tronc 4 mètres et même parfois 4m,50 de diamètre, tandis que la hauteur, avant d'atteindre les
branches, était d'environ 20 à 25 mètres ; mais ces colosses sont rares dans la forêt, et généralement on abat des arbres de 1 mètre à 1m,50 de diamètre. Il est inutile d'insister sur le gaspillage énorme qu'entraîne cette méthode ; les pertes sont d'environ 2/3 ou 3/4 du bois abattu. L'introduction dans le pays de la méthode européenne des meules serait certainement une grande amélioration, mais il est à craindre que, par ce procédé, le prix du combustible n'augmente considéra(") Poko, arbre.