Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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SUR LES TRAVAUX
DE LA COMMISSION PRUSSIENNE DU GRISOU.
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elle n'est pas tout à fait nulle, est au moins beaucoup plus faible qu'on ne l'avait d'abord pensé ».
quantité de gaz qui vient brûler dans le voisinage> de
Bien que M. Hilt paraisse croire que les expériences de la Commission prussienne contredisent ces conclusions,
La poussière de Kônig est relativement peu combustible; mais les mêmes conclusions se déduisent des expériences faites avec la poussière remarquablement dangereuse de Neu-Iserlohn , comme le prouvent les courbes
nous pensons, au contraire, qu'elles les ont confirmées d'une manière complète. La Commission prusienne a observé, en effet, comme nous l'avons vu plus haut, que, sous l'influence de la flamme d'une lampe ordinaire, un mélange d'air et de grisou commence à devenir inflammable (c'est-à-dire à posséder une vitesse appréciable de propagation de l'inflammation) lorsque ce mélange contient 4 p. 100 de gaz; la vitesse de propagation devient notable à 5 p.100, assez considérable à 6 p. 100. Prenons maintenant les expériences faites avec la poussière de Kônig, criblée dans un crible de 1 milimètre , répandue sur 10 mètres de longueur. Elles se traduisent par les courbes (pl. XVII, fig. 13), qui donnent les unes la longueur de la flamme, les autres les déplacements du wagon chargé de 293 kilogrammes. On voit immédiatement sur ces courbes que l'allonge-
ment de la flamme ne devient un peu notable que vers 4 p. 100 de grisou, c'est-à-dire vers la proportion à laquelle le mélange gazeux commencerait, d'après la Commission prussienne, à devenir inflammable par lui-même. Il en est de même pour les effets mécaniques, qui sont très légèrement augmentés au-dessous de 4 p. 100 et ne deviennent considérables que lorsque la proportion de gaz est de 6p. '100, c'est-à-dire lorsque le mélange gazeux est devenu sérieusement détonant. Tant que la proportion de gaz contenue dans l'air n'est pas dangereuse par elle-même, les poussières n'ont donc,
comme nous l'avons dit, qu'une influence très faible. Elles n'ont d'autre effet que d'augmenter la longueur de la flamme du coup de mine et, par conséquent la
cette flamme.
(fig. 14).
Nous croyons donc avoir le droit de dire que, conformément à ce que nous avions annoncé d'après nos expé-
riences, la coexistence des poussières de houille et de grisou ne crée pas un danger particulier lorsque chacun
de ces éléments pris isolément est lui - même sans danger.
11.
DES LAMPES DE SURETE.
Les expériences de la Commission prussienne du grisou
sur les lampes de sûreté ont été fort nombreuses. Bien qu'elles n'aient fait que confirmer des faits déjà .connus, les conclusions que la Commission a cru devoir formuler sont en opposition complète avec celles qui sont généralement admises et avec celles que nous avons émises dans ces Annales (*). Nous croyons pouvoir montrer que ces
conclusions n'ont pas été nécessairement dictées à la Commission par les résultats de ces expériences, mais qu'elles résultent d'appréciations, à notre avis, fort discutables.
On sait que les lampes de sûreté peuvent transmettre l'inflammation au dehors sous l'action de deux causes principales.
La première, connue et étudiée depuis longtemps, est (*) %liard et Le Chiltelier : Sur les lampes de sûreté, An71. des mines, (8), 1II, p. 35 (1883).