Annales des Mines (1886, série 8, volume 9)
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SUR LES TRAVAUX
telle et momentanée dans les mines, de semblables vi-
tesses relatives de l'air par rapport à la lampe, n'est nullement inadmissible, bien au contraire. Il y a donc là une cause de danger grave, dont la possibilité n'est pas
douteuse, et qui peut mettre le sort de toute une mine entre les mains d'un ouvrier maladroit, inexpérimenté ou perdant momentanément la tête. Il est incontestable et incontesté que la lampe Boty donne prise à ce danger, auquel échappent les lampes, Mueseler, Marsaut, Fumat, etc. La Commission prussienne conseille cependant l'emploi de la lampe Boty.
Nous ne discuterons pas l'opinion de la Commission. Le choix d'une lampe est difficile, puisque toutes ont leurs avantages et leurs 'inconvénients. Chacun est libre
de peser les unes et les autres comme il lui semble bon, en leur attribuant un poids plus ou moins grand. Nous doutons cependant que les ingénieurs qui dirigent des mines grisouteuses consentent à peser les mérites des diverses lampes de sûreté avec la balance dont s'est servie la Commission prussienne.
Quant à ce qui regarde la recherche du grisou, la Commission prussienne rejette absolument la lampe Mueseler. Elle se fonde sur ce que, d'après elle, les indications de la lampe Boty commenceraient à 2 p. 100 de grisou et celles de la lampe Mueseler à 2 1/2 p. 100 seulement. La différence n'est pas grande, mais nous ne l'avons même pas constatée dans nos expériences. Quant au reproche fait à la lampe Mueseler de ne plus doser le grisou au delà de 4 p. 100, nous ne voyons pas bien de
quel intérêt pratique peut être un pareil dosage, devient d'ailleurs impossible avec la lampe Boty ellemême au-dessus de 4 1/2 p. 100, d'après la Commission elle-même.
L'avantage donné comme indicateur de grisou à la
DE LA COMMISSION PRUSSIENNE DU GRISOU.
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lampe Boty sur la lampe Mueseler ne nous paraît donc pas appuyé de faits probants. Nous avons d'ailleurs décrit, ici même, un petit appareil au moyen duquel on peut, à notre avis, transformer aisément la lampe Mueseler en un indicateur de grisou très sensible. Cet indicateur n'a pas été expérimenté par la Commission prussienne. Celle-ci recommande, comme indicateur, l'emploi d'une
lampe, dite lampe Pieler. Cette lampe est une simple lampe Davy, à alcool. D'après la Commission, elle indique 1/4 p. 100 de grisou dans l'air. On nous permettra
de rappeler que l'idée d'employer les lampés à alcool comme indicateur de grisou nous appartient. Nous avons,
en effet, dans un _article qu'ont publié les Annales (*), annoncé que nous avions utilisé; pour constater la présence de très faibles traces de grisou dans l'air, d'abord la flamme de l'hydrogène, puis celle de l'alcool, et que nous avions pu constater avec la flamme de l'hydrogène 1/4p. 100 et avec celle de l'alcool 1/2 p. 100 de gaz. Si nous n'avons pas recommandé aux mineurs l'emploi de la lampe à alcool, c'est d'une part que nous avons redouté les accidents auxquels peut donner naissance un liquide aussi vaporisable et surtout aussi inflammable que l'alcool, c'est d'autre part que nous avons pensé qu'il valait mieux s'efforcer d'obtenir une lampe qui pût à volonté servir comme éclairante et comme indicateur. C'est à la pratique à trancher la question. III.
INFLUENCE DE LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE SUR LE DÉGAGEMENT DU GRISOU.
Les expériences de la Commission prussienne sont, avec celles qui ont été entreprises par un ingénieur auMallard et Le Cliaielier:S ui les procédés propres à déceler la. présence du grisou, Ann. des mines, mars-avril 4881.