Annales des Mines (1886, série 8, volume 10)
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MÉMOIRE SUR L'AÉRAGE DES MINES
tion a été appelée sur ce point par la Commission du grisou , une grande importance à la. température qu'il convient de maintenir dans les chantiers. Elle doit être assez basse pour que les hommes n'aient pas la tentation de se dépouiller complètement de leurs vêtements pendant le travail, et, dans les quartiers un peu chauds, on doit lés surveiller spécialement sous ce rapport. lin effet, les explosions de grisou sont, comme je l'ai dit plus haut, rarement considérables dans le bassin de la Ruhr, et ces petites détonations ne sont généralement mortelles que par les brûlures qu'elles produisent, et dont le plus léger vêtement protège toute la partie du corps qu'il couvre.
La limite au-dessus de laquelle on cherche à ne pas laisser s'élever la température est de 20° C. Mais on ne peut pas toujours y réussir, et la Commission du grisou cite dans son rapport 38 mines où elle a constaté en différents points des températures supérieures à 20°, jusqu'à 32° au voisinage d'une source chaude, et 28° en dehors de cette influence accidentelle. Sous le rapport de la dilution du grisou et du mauvais air, je n'ai pas vu qu'on s'imposât de règle aussi nette que celles qui précèdent, et cela se comprend à cause de la difficulté de se rendre un compte exact, à chaque instant, de la teneur de l'air en hydrocarbures et en acide carbonique. Les indications de la lampe de sûreté sont les seules sur lesquelles on se règle, et encore ne sont-
elles prises bien souvent qu'une fois par jo.ur, dans les mines où l'emploi constant de la lampe de sûreté n'est pas exigé. Le tableau que j'ai donné, page 153, donne une idée de la dilution qu'on obtient dans le retour d'air général ; le maximum de teneur constaté par la Commission, en 1882, a été de 1,43 p. 100 pour le grison et de 1,81 p. 100 pour l'acide carbonique. Ces proportions
ne sont pas dangereuses; mais ce ne sont que des moyennes pour toute l'étendue d'une mine, et la Commis-
DANS LE BASSIN HOUILLER DE LA RUHR.
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sion a constaté en des points particuliers des teneurs en grisou bien supérieures, jusqu'à 7,14 p. 100 dans un montage de la mine Zollern, et 9,75 p. 100 dans un chantier de la mine Tremonia.
La vitesse du courant d'air dans les galeries de fond et les travaux dépasse rarement 3 mètres par seconde cette vitesse est d'ailleurs déjà dangereuse, non qu'elle menace de faire sortir la >flamme des lampes de sûreté, mais parce qu'elle expose les ouvriers à tous les dangers d'une trop rapide évaperation de la transpiration. Le plus
souvent la vitesse de l'air ne dépasse pas 2 mètres ou 21°,50. Mais dans les retours d'air, dont les sections sont généralement beaucoup trop étroites, les vitesses de l'air sont assez considérables pour être un sérieux obstacle à ce qu'on y pénètre lorsque des réparations y sont nécessaires. 11 est certain que dans un retour d'air, où l'atmosphère est un peu grisouteuse, et où le vent a une vitesse de 7 à 8 mètres, et même un peu. plus , comme la Commission l'a constaté en quelques points, il y a le plus grand danger à entrer même avec des lampes à double tamis métallique. TROISIÈME. PARTIE.
Alném-kgement tin eouirant. Il serait à désirer pour le bon améVoies d'aérage. nagement de l'aérage d'une mine qu'en .chaque point du circuit parcouru par l'air, la section offerte au passage de 'celui-ci fut proportionnée an volume d'air qui doit la
traverser par unité de temps. Il est loin d'en être toujours ainsi, et si certaines mines - se sont préoccupées de satisfaire dans une certaine mesure à cette condition, la grande majorité semble l'avoir complètement négligée.