Annales des Mines (1886, série 8, volume 10)
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ÉTUDE SUR LES SALINES DE ROUMANIE.
gros, celui de l'abatage mécanique est assez fin et assez uniforme pour être immédiatement mis en sacs, et vendu tel quel, sans passer par le moulin. L'emploi des machines permet une grande réduction dans le personnel ouvrier, dont le manque 'commençait à se faire sentir à Slanic. En effet, nous avons vu que 8 ouvriers produisent par jour 30 tonnes de sel ; il faudrait 30 ouvriers piqueurs pour abattre à la main la même quantité de sel dans le même temps : cette diminution du personnel nécessaire donne une grande sécu-
rité contre les grèves qui se produisaient quelquefois à Slanic.
Malgré ces avantages, la nécessité d'occuper un certain nombre de forçats oblige à conserver encore Pahatage à la main pour une grande partie de l'exploitation. Comme inconvénient du système des haveuses, le plus
sérieux semble être :celui de produire relativement peu de sel pour une grande surface exploitée; ainsi l'abatage mécanique occupe plus des deux tiers de la surface de là mine, et il ne produit par jour que 30 tonnes sur une production totale de 70 environ. En outre, ce travail exige des ouvriers adroits et expérimentés ; la pose et le déplacement des voies, par exemple, dont dépend la régularité du travail, doivent être faits avec une exactitude parfaite.
V. - EXTRACTION ET TRANSPORTS.
A l'intérieur des salines, le transport du sel se faisait autrefois à dos d'homme ; ce mode de transport n'existe plus qu'aux Grandes-Salines. A Doftana et à Tirgu-Ocna, les blocs sont chargés sur des plateformes en bois, posées sur des chariots à quatre roues ; des voies ferrées (hh , Pl. III, fig. 4 et 6) amènent ces chariots au-dessous des puits d'extraction.
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Slanic, le roulage se fait à l'aide de wagonnets en bois, à roues de fonte ; ils sont formés d'une plate-forme ayant lin,70 de long et 0m,90 de large ; les petits côtés du wagonnet sont seuls munis d'une paroi de 0'11,80 de haut. Le poids mort est de 300 kilogrammes, et on charge sur chaque wagonnet environ 900 kilogrammes de sel: Deux voies creusées à la main le long des deux parois de
la galerie II (mm, Pl. III, fig. 2, et Pl. IV, fig. 6), et une voie perpendiculaire allant au puits d'extraction servent au roulage : tous les dix-huit mois seulement, on doit refaire ces voies ; on les approfondit alors de Im,50 environ.
Quant au mode d'extraction, on lui a apporté en Roumanie des perfectionnements successifs.
Le système le plus ancien est encore employé aux Grandes-Salines. Il consiste en un grand filet, dans lequel
les ouvriers viennent décharger le sel qu'ils portent sur leurs épaules ; ce filet est ensuite attaché à un câble d'ex-
traction en chanvre. Les puits qui débouchent dans la partie haute des galeries sont formés chacun de deux compartiments, de 2 mètres sur 2, et ceux-ci sont fermés lia partie supérieure par des portes à deux battants entre lesquelles passe le câble.
L'extraction se fait par des manèges à chevaux ; les deux brins du câble, après avoir passé sur les molettes, s'enroulent sur un tambour vertical de 4 mètres de diamètre et de 3 mètres de hauteur ; quatre barres d'attelage, pouvant recevoir chacune deux chevaux, sont reliées à l'axe du tambour. On attèle à chacun des manèges 6 ou 8 chevaux selon leur force; à chaque opération, on extrait un poids utile d'une tonne en moyenne. Mais ces chevaux se fatiguent assez vite; il faut les changer toutes les vingt
opérations environ. Les chevaux travaillent ainsi de 2 heures à 2 heures et demie, le manège ne fonctionnant que toutes les 6 ou 7 minutes.