Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1886, série 8, volume 10)

GISEMENTS DE MINERAI DE FER

DU CENTRE DE LA FRANCE.

grande falaise formée, au nord du département, par les

pement des phénomènes d'altération et assister, en

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assises inférieures du terrain crétacé et celle qui, au sud, est constituée par les couches argileuses du lias supérieur ; la plupart même de ces gisements reposent sur les calcaires supérieurs de l'oolithe, dits calcaires lithographiques. Ces calcaires sont généralement marneux : lils présentent une cassure nette, mate, à grin fin ; :exposés à l'air, ils se délitent en minces feuillets. Dans le voisinage des gisements de minerai, les caractères de ces calcaires éprouvent quelques modifications:

leur couleur, qui est généralement d'un blanc assez pur ou légèrement jaunâtre, devient jaune ocreux ; grain est plus serré, la cassure est largement conchoïde,

à bords tranchants ; en un mot, ils se présentent alors avec les caractères du véritable calcaire lithographique.

A mesure que l'on se rapproche du gisement, .ces modifications deviennent de plus en plus prononcées :

le

calcaire est alors souvent pénétré d'un grand nombre de veinules de carbonate cristallisé ; au voisinage immédiat du gisement, l'altération est encore plus profonde : on ne voit jamais, en effet, le minerai en contact avec le calcaire lithographique, il en est séparé par une épaisseur plus ou moins.considérable d'un calcaire grossier, blanc ou ocreux, grenu ou fibreux, ,à texture cris-

talline.; la zone du calcaire ainsi altéré n'est parfois que de quelques centimètres, mais souvent elle dépasse

plusieurs mètres, et atteint parfois 20 et 30 mètres. Ces phénomènes d'altération se reconnaissent bien nettement sur un grand nombre de points : l'étude des tranchées du chemin de fer de Bourges à Montluçon est particulièrement intéressante parce qu'elle permet d'étudier, dans les moindres détails, les rapports du gisement avec la roche encaissante ; on peut y suivre le dévelop-

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quelque sorte, à leur propagation 'à -travers la masse du calcaire jurassique. En partant de la station de Lunery, dans la direction de Bourges, on trouve, immédiatement après le pont sur

le Cher, une tranchée profonde de six à huit mètres, ouverte dans un calcaire très dur, compact, cristallin, saccharoïde, à cassure esquilleuse, surmonté par une poche d'argile à minerai de fer. L'argile, qui constitue cet amas et dans laquelle les grains de minerai sont disséminés, est plastique ; sa couleur est rouge et jaune ocreuse, veinée de blanc. Au voisinage du calcaire, -cette argile devient plus sèche et se durcit ; elle se charge de carbonate de chaux qui s'isole par places en veinules et géodes cristallines, et passe peu à peu à des marnes cristallines qui, en se solidifiant, forment la roche à laquelle les mineurs donnent le nom de castillard. Le calcaire cristallin, qui supporte cette poche, contient, disséminés dans sa masse, des noyaux de calcaire lithographique excessivement durs, très cassants et se brisant, sous le choc du marteau, en éclats à cas-

sure conchoïde et à bords tranchants, comme les rognons de silex de la craie. Ce calcaire cristallin a donc -l'apparence d'un poudingue plus ou moins bréchiforme ; néanmoins, en examinant avec attention les morceaux, on voit qu'ils n'ont jamais une forme bien franchement ovoïde, et on reconnaît que leur surface n'est pas lisse et polie comme,celle des galets roulés ; elle est, au contraire, inégale, rude

au toucher et hérissée d'une multitude de petites aspérités.

La proportion de ces noyaux va en augmentant -à mesure que l'on s'éloigne de la poche et l'on voit bientôt le poudingue faire place à des 'bancs bien stratifiés de calcaire lithographique.