Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1886, série 8, volume 10)

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GISEMENTS DE MINERAI DE FER

DU CENTRE DE LA FRANCE.

souvent, comme nous venons de le dire, une analogie très grande avec le calcaire lacustre ; leur distinction est

sommes arrivés. Ainsi Boulanger et Bertera signalent

parfois fort difficile ; aussi ont-ils toujours été confondus ensemble. C'est l'erreur dans laquelle sont tombés les auteurs

du texte explicatif de la carte géologique du Cher, lorsque, trompés par le passage graduel qui existe entre le calcaire jurassique et le calcaire métamor-

phique, et la ressemblance de ce dernier avec le calcaire lacustre, ils ont été amenés à considérer le calcaire lacustre et le calcaire métamorphique comme provenant de la destruction violente des assises jurassiques, et du dépôt successif des éléments entraînés : « Le calcaire d'eau douce, disent-ils (Texte explicatif, page 135), repose directement sur le calcaire jurassique de l'étage moyen. On y retrouve alors des morceaux empâtés provenant évidemment du calcaire jurassique. Ils sont facilement reconnaissables à leur struc-

ture compacte, leurs arêtes sont ordinairement restées assez vives, on voit donc que le calcaire d'eau douce a dû être formé par l'action des eaux qui, arrivant d'une manière violente et détruisant en partie les couches supérieures du terrain jurassique, ont séjourné ensuite au même point et ont permis aux éléments qu'ils avaient entraînés, de se déposer pour reconstituer un nouveau sol. On conçoit que les éléments les plus lourds ont dt; se déposer en premier lieu, et c'est ainsi que les minerais de fer se trouvent toujours vers la base de ce terrain ; c'est, d'ailleurs, un fait remarquable que ce terrain ne contienne jamais aucuns débris provenant des terrains primitifs non plus que des terrains stratifiés. » Les observations qui accompagnent les considérations précédentes, bien loin de justifier l'hypothèse d'une origine détritique du terrain sidérolithique, viennent, au contraire, corroborer les conclusions auxquelles nous

(pages 130 et 131) la structure massive de la partie inférieure du calcaire lacustre qui passe souvent à une: sorte de tuf marneux, qui ne se sépare pas toujours d'une manière bien nette de la partie argileuse et qui ne renferme jamais de fossiles ; ils font ressortir, au contraire,

la régularité de la partie supérieure qui se présente en bancs puissants et continus avec nombreux fossiles d'eau douce. Ces faits confirment notre manière de voir et montrent qu'il faut, le plus souvent, rattacher au calcaire jurassique métamorphisé le tuf marneux sans fossiles qui, sur certains points, se trouve à la base du calcaire lacustre nettement stratifié; c'est là, d'ailleurs, une conclusion à laquelle nous serons de nouveau amenés par l'étude de la structure des gisements. En résumé, l'étude des gisements de minerai, considérés dans leurs rapports avec les roches encaissantes, montre que celles-ci ont subi des modifications proun véritable métamorphisme accusé par le fondes développement de la structure cristalline et l'apport de

matériaux étrangers. L'examen du mode de développement de ce métamorphisme permet de se faire une idée de son origine ; il est dû à l'arrivée d'eaux thermales et acides qui ont baigné et imbibé les calcaires et déterminé les transformations que nous avons décrites. Ce métamorphisme ne s'observe pas seulement au contact des gisements de minerai, mais encore sur tous les points où le terrain sidérolithique repose sur le calcaire jurassique. C'est ainsi que, près de Luet, on trouve, non loin du point portant sur la carte la cote 149, une marnière d'où l'on extrait une marne farineuse, douce au toucher et tout à fait analogue aux marnes lacustres ; il serait impossible de la distinguer de ces dernières si la présence de nombreuses gryphées virgules ne venait