Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)

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NOTE SUR UN ACCIDENT

dans le travers-bancs, un galandage en maçonnerie s'approche le plus possible du front de taille. L'air descendant dans le puits n° 1 par le compartiment d'extraction parcourait la galerie, arrivait à l'extrémité du galandage, remontait par le compartiment de retour jusqu'au niveau -125, s'engageait dans un boyau qui l'amenait dans la galerie en direction ouverte vers le nord à ce niveau, passait de cette galerie dans un travers-bancs titi divisé, en

deux par une maçonnerie, montait par une cheminée dans la couche 4 et suivait une remontée tortueuse qui l'amenait au ventilateur. A la recette 125, dans une niche, séparée du puits par deux portes, a été installée une pompe Tangye, alimentée

au. moyen d'une conduite prenant la vapeur au jour. L'échappement de cette vapeur s'effectue dans une remontée, communiquant avec une autre remontée parallèle, qui rejoint une suite de cheminées et de remontées successives finissant par, déboucher au jour au point O. Les deux premières de ces remontées sont connues sous le nom de remontées jumelles. L'échappement de la pompe Tangye produit un appel énergique et détermine un courant d'air très vif. Le par-

cours de ce courant était, au moment de l'accident, le suivant : l'air descendait par le puits n° 2 jusqu'à la re-

cette 93, parcourait la galerie de ce niveau vers le nord, la descente dtd, et arrivait ainsi dans le traversbancs tit,. Là, il parcourait le second compartiment de ce travers-bancs, parvenait dans la galerie en direction vers le nord du niveau 125, aérait par diffusion l'avancement du travers-bancs tt et, montant par des cheminées

et des galeries plus ou moins sinueuses, arrivait dans les remontées jumelles et de là revenait au jour. On voit que ce courant était séparé de celui du ventilateur soit par des portes, soit par des barrages en maçonnerie. Enfin, le troisième courant d'air s'effectuait par voie

SURVENU AU PUITS DE FONTANES.

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naturelle : il entrait par le puits n° 2 jusqu'à, la recette

93, parcourait vers le nord la galerie en direction de ce niveau, montait par le plan incliné ii jusqu'au niveau 90, passait à l'entrée de la descente dd, parvenait dans les chantiers du nord, montait par ces chantiers dans les niveaux supérieurs et sortait au jour par des galeries plus élevées que celle d'introduction des remblais. Le travers-bancs du niveau 300, commencé en août 1884, et pratiqué à la perforation mécanique, recoupa à 95 mètres du puits une couche de houille, d'aspect très luisant, de qualité maigre (8 à 9 p. 100 de matières volatiles), assez propre, de laquelle l'acide carbonique se dégagea avec assez d'intensité. Le 3 novembre 1884, un phénomène bien plus violent que ceux qui s'étaient déjà manifestés se produisit. La couche avait été coupée par un rejet très oblique sur la direc-

tion du travers -bancs ; le rocher avait donc, peu à peu, augmenté d'épaisseur au front de taille et le charbon, qui s'était maintenu sur 12'11,50 de longueur sur le parement de droite, avait fini par disparaître ( voir les plans et coupes, fig. 2, 3, 4 et 5, Pl. III). Le jour précité, on avait effectué un forage composé de 25 trous au rocher, sauf le plus bas du côté droit qui avait traversé la faille par son toit et recoupé le charbon. Ce trou laissait dégager de l'acide carbonique, car la lampe approchée de son orifice s'éteignait, mais ce dégagement se faisait sans pression. Le tirage des premières volées ne donna lieu à aucun incident : à 1 heure 1/2 après midi, il restait cinq coups, dits de patte, à tirer au pied du chantier. Ces cinq coups furent tirés et immédiatement suivis, dirent les ouvriers, de 10 à 15 coups sourds se succédant très rapidement. En même temps l'acide carbonique envahissait le travers-bancs, arrivait au puits aussi vite que le bruit de ces coups et s'élevait même dans celui-ci sur 50 mètres de hauteur.