Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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NOTE SUR UN ACCIDENT
SURVENU AU PUITS DE FONTANES.
nétra dans une puissante couche se présentant obliquement et ayant une pente de 27° environ vers le sud-est (fig. 3 et 4, Pl. IV). Rien de bien particulier ne se produisit tout d'abord, l'acide carbonique se dégageait dans les mêmes conditions normales que dans les Premiers mètres de la traversée de la première couche. Mais l'intensité du dégagement alla Progressivement en augmentant. Le 23 avril, après le tirage d'une volée de coups de mines, l'acide carbonique envahit la galerie jusqu'à 15 mètres du puits et rendit le chantier inabordable pendant 5 heures. Lorsqu'on put y revenir, on remarqua, sur la droite, une excavation d'environ 1 mètre cube dans la couche, comme si une légère projection avait eu lieu. Le 24, l'avancement atteignait 8 mètres dans le char-
vant de trou de sonde. D'après les déclarations du chef de poste, l'acide carbonique sortait avec grande abondance de ces trous et il y formait des bouchons qui en rendaient le curage très difficile. On essaya de faire un second trou de sonde, mais la tige s'y engagea et l'on dut
,
bon ; le poste de 6 heures à 2 heures du soir effectua
trois coups de sonde dans le charbon et 8 coups de mine dans le rocher. Les coups de sonde ne donnèrent aucune indication particulière et le tirage s'effectua sans aucun incident.
Le poste de 2 heures à 10 heures du soir déblaya le chantier et le laissa propre et bien affranchi, après avoir placé le chemin de fer et approché la perforatrice prête à fonctionner. Le 3° poste commença son travail à 10 heures du soir. Il était composé, comme chacun des trois postes de cet avancement, de qUatre ouvriers dont un .remplissant les fonctions de chef de poste. Depuis la troisième rencontre du charbon, la couche
avait monté progressivement jusqu'à 1 ou 2 mètres en arrière du front de taille ; le charbon n'avait, toutefois, jamais atteint le toit de la galerie, et on constatait à l'avancement un changement d'allure, une inflexion vers l'ouest.
Ce dernier poste pratiqua 6 coups de mines dans les schistes et 5 dans le charbon, dont un de 3 mètres ser-
y renoncer. Au dire de l'un des ouvriers, vieux mineur expérimenté,
qui a vu l'accident de 1879 et le dégagement du 3 novembre, on sentait très bien que l'on était dans le voisinage immédiat d'une masse explosive ; ses camarades et lui, ne songeant qu'à leur propre sécurité, n'avaient qu'une seule préoccupation, qu'un seul désir, ternliner le plus tôt possible leur travail et remonter au jour. Aussi les trous une fois pratiqués, se hâtèrent-ils d'en faire la charge. Ils choisirent tout d'abord les 5 trous au charbon et y mirent 40 cartouches de dynamite dont 10 dans le trou de sonde. Cette charge s'effectua péniblement ; effet, phénomène extraordinaire et inconnu jusqu'alors,
l'acide carbonique résistait à l'enfoncement des cartouches et les repoussait au point qu'il fallait les coincer au fond pour les y maintenir.
Avant de poser les cartouches-amorces, le chef de poste fit prévenir le machiniste d'avoir à se tenir prêt à
monter rapidement le poste au jour. Quand il se fut assuré que son avertissement avait été compris, il plaça les 5 cartouches-amorces portant chacune une mèche de 27'1,50 de longueur, y mit le feu, courut au puits et se fit enlever avec ses ouvriers. Dans leur ascension, ils comptèrent distinctement leurs 5 coups de mine et immédiatement après, tandis qu'ils étaient à peu près à la profondeur ds 166 mètres, ils entendirent, disent-ils, « comme
un vent d'orage » qui passait avec une violence extrême
dans le compartiment de sortie d'air : ce coup de vent fut aussitôt suivi de plusieurs autres qui se firent sentir dans le compartiment d'extraction avec une telle intensité,