Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)

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NOTE SUR UN ACCIDENT

il s'est dégagé, et pour que ces ouvriers aient été atteints il a fallu que l'acide carbonique se soit dégagé avec une si effroyable intensité, que les obstacles qui séparaient les divers courants d'air de la mine ont été insuffisants et que la mine entière a été envahie. Le salut des hommes du

travers-bancs Sainte-Barbe est dû aux mesures prises dès le mois de novembre 1884, c'est-à-dire dès l'apparition de l'acide carbonique en quantité notable. Ces mesures sont les suivantes Interdiction du travail au pic, tirage des coups de mine à l'électricité, de l'orifice du puits, après sortie préalable de tous les ouvriers. Cette seconde mesure ne fut pas appliquée le jour de l'accident parce que les ouvriers s'étaient plaints de la proportion des coups ratés ; on avait toléré l'usage de la mèche à la condition que la mèche fut assez longue pour laisser

aux ouvriers à peu près le temps d'être hors du puits au moment de l'explosion du coup de mine ; on verra tout à l'heure que cette tolérance, qui n'a pas été sans faire courir quelque danger .à ces ouvriers, est aujourd'hui absolument proscrite. L'interdiction du travail au pic constitue, à notre avis, tune des précautions les plus importantes et les plus efficaces. Qu'on se représente, en effet, ce que nous appellerons volontiers le quartier explosif d'une couche de houille à dégagement instantané et une galerie marchant vers ce quartier. Tant que l'épaisseur du terrain qui sépare l'ouvrier travaillant à l'avancement du quartier explosif est assez grande pour résister à la poussée qui en provient, aucun phénomène dynamique ne se produit, mais cette épaisseur diminuant, la résistance s'affaiblit et la haute pression de l'acide carbonique finit par briser l'obstacle qui s'oppose à son expansion. Or l'ouvrier qui travaille au pic est présent au chantier pendant l'abatage, c'est-à-dire au moment où l'épaisseur de la paroi résis-

SURVENU AU PUITS DE FONTANES.

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tante est affaiblie par l'avancement même de la galerie et peut devenir insuffisante. Au contraire, le percement d'un coup de mine peut être comparé à l'ouverture d'une soupape dans une chaudière à vapeur ; cet orifice ayant des dimensions restreintes peut être largement ouvert sans le moindre danger, et il en serait tout autrement

s'il venait subitement à manquer à la chaudière une fraction notable de sa surface. Dans l'espèce, il est incontestable que les ouvriers se sont, dans la nuit du 25 avril, trouvés en plein .quartier explosif; ils ont cependant pu y percer leurs coups de mines et les charger ; si au lieu de faire sauter le charbon

à la dynamite, ils l'avaient abattu au pic, il ne nous parait pas douteux qu'ils auraient, comme leurs camarades en 1879, reçu le choc de la masse projetée par l'irruption

violente de l'acide carbonique et auraient été ensevelis sous cette masse. Aussi l'Administration supérieure n'a-t-elle pas cru devoir interdire la reprise du travers-bancs Sainte.-Barbe ; mais après avoir entendu les exploitants, elle a homologué un ensemble de mesures destinées à protéger les ouvriers contre les dégagements de gaz, les seules que l'expérience

et la pratique aient encore indiquées pour lutter contre des dangers aussi redoutables.

Ces mesures sont les suivantes 1° Isolement complet au moyen de forts barrages en maçonnerie des travaux inférieurs du puits n° 1 de Fontanes de ceux de la mine de ce nom ;

20 Installation d'un aérage puissant et spécial au travers-bancs Sainte-Barbe ; 30

Interdiction du travail au pic à l'avancement du

travers-bancs ;

4° Exécution, à l'avancement, de trous de sonde de 3 mètres au moins de longueur dans lesquels la pression de l'acide carbonique doit être attentivement surveillée ;