Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
Page : Image 92
Révision de 17 févr. 2015 14:21:37, edited by Anonymes
184 NOTE SUR DEUX EXPLOSIONS DE CHAUDIÈRES
rieure, l'autre inférieure, se prolongeant hors de la maçonnerie et fermée par un bouchon de fonte portant luimême un autoclave. C'est un de ces bouchons de fonte qui s'est brisé. Les tôles sont garanties par des boucliers réfractaires, et les tubulures horizontales, qui supportent les bouilleurs, reposent elles-mêmes sur des voûtes en maçonnerie.
La hauteur totale du corps cylindrique est de 17 mètres. Les tubulures horizontales en tôle s'y greffent à une
hauteur telle que leur axe est à 3 mètres du sol. Elles ont un diamètre de 65 centimètres , une longueur de 1r°,20, une épaisseur de 12 millimètres.
Les tampons en fonte, qui les bouchent, y pénètrent intérieurement sur 9 centimètres de longueur. La rivure
en est faite à mi-distance, avec un demi-recouvrement de 45 millimètres ; elle comprend une rangée circulaire simple de 36 rivets d'un diamètre de 21 millimètres, espacés d'axe en axe de 56mm,7.
L'épaisseur de la partie cylindrique du tampon de fonte, intéressée par la rivure, est de 30 millimètres. Ces chaudièEntretien. Épreuves. Origine. res ont été construites par MM. Biétrix et C° à Saint-
Étienne; éprouvé pour la première fois, le 27 juin 1883, pour une pression réglementaire de 5',500, l'appareil qui a causé l'accident n'avait donné lieu à aucune obser-
vation. Aucune fuite ne s'était révélée pendant l'épreuve. Les chaudières de l'usine sont très souvent nettoyées,
piquées et goudronnées intérieurement. La dernière visite complète datait seulement du 4 janvier 1886, et en outre deux raclages extérieurs avaient été faits le 19 janvier et le 8 février.
AUX FORGES DE L'ADOUR ET AU PUITS MARSEILLE. 185
Appareils de sûreté. Les appareils de sûreté étaient au complet et en bon état de fonctionnement.
Circonstances qui ont accompagné l'accident. Le 22 février, à. six heures du soir, les équipes de nuit prirent le travail; vers sept heures et demie, on allait sortir les premiers lingots, quand un des tampons de la chaudière verticale n° 26, située au milieu des trois fours à réchauffer 25, 26, 27, fit explosion, et fut projeté derrière le four n° 25 où on l'a retrouvé en trois morceaux. En même temps, la chaudière se vidait et les torrents d'eau chaude qui s'échappaient violemment par la tubulure débouchée, brûlaient mortellement quatre ouvriers occupés aux fours 25 et 26, et en blessaient grièvement quatre autres. L'alimenteur-chef a aussitôt fermé les communications
des chaudières 25 et 27, puis on a retiré les lingots, éteint les feux et vidé les chaudières. Examen des débris.
Le bouchon en fonte s'est brisé
circulairement au droit de la rivure qui le reliait à la tôle de la tubulure. Les rivets sont restés en place. La cassure de la fonte paraît uniformément fraîche et ne revêle aucun défaut apparent.
Mais la rivure a été faite dans des conditions telles qu'elle explique à elle seule l'accident. Sauf deux rivets diamétralement opposés, tous les autres ont été déviés et forcés, lors de la confection de la rivure, les trous forés dans la tôle. et dans la fonte ne se correspondant absolument pas (Pl. VII, fig. 7). On a même dû singulièrement élargir les trous primitifs de la fonte ; pour plusieurs d'entre eux, cet élargissement. correspond h 50 p. 100 du diamètre primitif.
- Causes de l'accident.
C'est donc à cette malfaçon évidente que M. l'ingénieur Beaugey rapporte l'accident