Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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190 NOTE SUR DEUX EXPLOSIONS DE CHAUDIÈRES.
10 L'explosion du 14 août 1886 est due à la rupture d'un fond en fonte, rivé sur un bouilleur-réchauffeur. La cause de cet accident est à rapporter à une malfaçon de la rivure qui réunissait le fond en fonte au réchauffeur. Le diamètre de ce fond (1 mètre) était en outre exagéré.
La pratique qui consiste à faire venir de fonte les trous de la rivure et l'emploi exclusif de la broche, à défaut de l'alésoir, constituent des négligences susceptibles de suites dangereuses. Cette malfaçon engage la responsabilité du constructeur. 20 Il convient d'insérer, dans les Annales des mines, des extraits des rapports présentés à la Commission centrale des machines à vapeur au sujet des accidents survenus, les 22 février et 14 août 1886, dans les forges de l'Adour et au puits Marseille de la compagnie de Montrambert, pour mettre les constructeurs en garde contre les inconvénients de l'emploi de la broche dans la façon des rivures entre tôle et fonte.
RALLUMAGE INTÉRIEUR DES LAMPES DE SURETÉ. 191
NOTE SUR UN
SYSTÈME DE RALLUMAGE INTÉRIEUR DES LAMPES DE SURETÉ Par M. L. JANET, ingénieur des mines.
Les explosions de grisou dans les mines sont souvent dues à l'imprudence des ouvriers, et une des causes qui suscitent cette imprudence est l'extinction très fréquente des lampes de sûreté dans les travaux.
Le mineur, privé de lumière par l'extinction de sa lampe, est généralement forcé d'aller lui-même, à un point souvent éloigné, prendre une lampe allumée en échange de la sienne, auprès du surveillant ou gamin préposé à ce service, ou même, si l'organisation de la mine ne comporte pas un agent de cette espèce, de se rendre jusqu'à l'accrochage pour faire rallumer sa lampe.
Dans cette situation, et bien qu'il ne le fasse souvent qu'avec crainte, il se décide, pour éviter une grande perte de temps, à ouvrir sa lampe, qui, souvent, n'est malheu-
reusement munie que d'une fermeture dérisoire, et à la rallumer, soit en ouvrant celle d'un de ses compagnons de travail, soit simplement avec des allumettes. Aussi, depuis longtemps, la question de la fermeture des lampes de sûreté préoccupe-t-elle les constructeurs. Il s'est établi une sorte de lutte entre la sagacité de l'inventeur et l'obstination fatale et trop habile de l'ouvrier, qui parvient souvent, au bout de peu de temps, à déjouer