Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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220 EXPÉRIENCES SYNTHÉTIQUES SUR L'ABRASION. Calcaire. .
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Granite .
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Calcaire lithographique de Volpedo (Italie); la roche est remarquablement homogène; l'abrasion très régulière. 1,47 Granite de Vire. La marque d'abrasion est très irrégulière,
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les places correspondant aux cristaux de feldspath sont Phonolite.
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beaucoup plus creusées; on distingue des traces de vermiculures analogues à celles qu'on observe clans la nature. 1,4'2 De la roche Tuilière (Auvergne); l'abrasion est encore irré-
gulière et vermiculée par suite de la résistance variable offerte par les divers cristaux. Serpentine . . 2,79 Pey-de-Ifaurat, Basses-Pyrénées. La roche est très peu homogène et se laisse rayer au canif; la marque d'abrasion est très irrégulière. Marbre blanc. 1,89 Saccharoïde, marque d'abrasion régulière. Calcaire. . . . .1,49 De Verdun; la mite de ce calcaire, d'ailleurs assez homogène, est criblée de petits trous; la marque d'abrasion est grenue mais sans vermiculures.
Ainsi que l'on pourrait s'y attendre, les résultats obtenus sont très variables. Pour les métaux, l'ordre n'est pas tout à fait celui des duretés telles qu'elles sont données ordinairement, car quoique le plomb soit le plus tendre des quatre métaux expérimentés puisqu'il se laisse rayer par l'ongle, son abrasion est moindre que celle de l'étain qui est plus dur. Quant aux roches, on peut dire qu'a dureté égale, celles qui sont homogènes comme le quartz, ou à éléments différents mais extrêmement petits
comme le basalte, sont celles qui résistent le mieux à l'abrasion. Par contre, l'abrasion est d'autant plus considérable que les roches sont plus tendres, comme la serpentine, ou qu'elles sont composées d'éléments plus gros et de nature plus différente, comme le granite. On peut admettre que le jet de sable déchausse chaque individu, l'isole de la matrice qui l'englobe et le chasse bien avant de l'avoir réellement pulvérisé par son choc. Les vermiculures semblent en partie causées par un défaut d'homogénéité de la roche toutefois, il est évident que des remous dans la direction du vent, ainsi qu'on les constate sur des blocs entassés, ne formant pas une surface plane, laissant entre eux des, interstices par lesquels l'air s'engouffre, peuvent contribuer à dorinei lieu à la même apparence. On reconnaît ces divers caractères
EXPÉRIENCES SYNTHÉTIQUES SUR L'ABRASION.
dans la nature sur les roches abrasées par le vent où les minéraux les plus durs restent en saillie. J'ai remarqué ces faits dans une région des plus- intéressantes au: point de vue des divers modes d'usure par les agents atmosphériques, à Ploumanach, près de Perros-Guirec (Côtesdu-Nord). Le pays est semé d'énormes blocs de granite rose à très gros cristaux parmi lesquels ceux de quartz restent toujours en saillie à la surface jusqu'au moment où, détachés de leur alvéole par les progrès de l'abrasion, ils tombent et s'accumulent au pied des rochers. VIII. HUMIDITÉ DE LA PLAQUE ABRASÉE.
Les expériences ont été faites dans les mêmes conditions, sous une pression de 20 centimètres de mercure, la plaque étant à une distance de 2 centimètres de l'orifice du jet. La roche est d'abord séchée à l'étuve jusqu'à ce que son poids demeure invariable ; on la soumet ensuite à l'action du jet de sable, on la sèche de nouveau et on la pèse afin de constater sa perte de poids. Après deux expériences, on place la roche dans de l'eau bouillante sous la cloche de la machine pneumatique et on fait le vide de manière à ce que l'imbibition soit complète; on soumet au jet de sable, on fait sécher à l'étuve jusqu'à ce que le poids demeure invariable et on détermine la perte de poids. La mesure a toujours été recommencée une seconde fois dans tous ses détails. Deux roches seulement ont été examinées et ont donné les résultats suivants auxquels nous ajouterons la valeur de la porosité, c'est-à-dire le volume des vides y contenu dans un volume V de roche sèche égale à 100, obtenu
en mesurant le poids de la roche sèche P sa densité D (y Ps)' son poids humide P, la densité de l'eau 1)